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Réseau culture et égalité FH en Normandie

Depuis 2020, dans une démarche cohérente avec les Droits Culturels, l’association HF Normandie, avec le soutien de ses partenaires, travaille à la mise en œuvre d’un réseau professionnel dédié à l’égalité entre les femmes et les hommes dans les secteurs des arts et de la culture en Normandie.

L’objectif : Contribuer à l’égalité entre les femmes et les hommes dans les secteurs artistiques et culturels en Normandie et assurer un meilleur relai des actions portées par l’association HF Normandie sur le territoire normand.

Il s’agit de renforcer la mobilisation des partenaires sur l’ensemble du territoire afin de constituer un véritable réseau de référent·e·s œuvrant collectivement en faveur de l’égalité. Sensibiliser, former, accompagner, soutenir les démarches et les relayer à l’échelle régionale et nationale, pour parvenir à l’égalité réelle dans notre région.

Ce travail de réseau conduit tout au long de l’année par l’association est ponctué de plusieurs actions : 

  • L’organisation de rencontres (une dizaine par an) en lien avec l’observatoire de l’égalité Femmes-Hommes dans les arts et la culture sur le territoire pour objectiver la place des femmes dans le secteur culturel.
  • La constitution d’un groupe de travail dédié au Violences Sexuelles et Sexistes qui a vocation à se réunir 3 fois par an.
  • Un partenariat avec Rouen Seine Normandie 2028 Capitale Européenne de la Culture avec plusieurs actions dont l’accompagnement d’un travail sur l’évaluation.
  • La mise en œuvre d’un projet d’actions spécifiques pour les musiques actuelles pour :
    – Partager le constat des inégalités dans les musiques actuelles ;
    – Échanger collectivement autour des pratiques au sein des structures culturelles ;
    – Coconstruire un plan d’actions concrètes à l’échelle de la Normandie afin d’atteindre le plus rapidement possible l’égalité réelle entre les hommes et les femmes et de lutter contre toute forme de discrimination et de violences sexuelles et sexistes dans ce secteur.

HF+ Normandie participe également à de nombreuses actions sur son territoire et dans le cadre de la Fédération interrégionale du Mouvement HF à l’échelle nationale, pour sensibiliser tant les publics, que les professionnel·les des secteurs de l’art et de la culture ou des étudiant·es et scolaires.

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Rencontre « Rouen, première Capitale européenne inclusive ? »

Jeudi 17 septembre de 9h à 16h30 | Auditorium du Musée des Beaux-Arts, Rouen (76)

Et si Rouen se donnait les moyens, à travers sa candidature au prestigieux titre de Capitale Européenne de la Culture qu’elle brigue pour 2028, de devenir la première Capitale Européenne 100% inclusive ? Transformation de l’espace public, management de grands projets culturels, programmation artistique et culturel : autour des grandes thématiques qui structurent une candidature, si on faisait de l’égalité et de la mixité, une des singularités de la nôtre…

…Et si on écrivait « inclusive » en capitales ?

En ouverture de la quatrième édition des Journées du Matrimoine en Normandie, HF Normandie s’associe à l’association Rouen Capitale Européenne de la Culture pour proposer une journée d’échange et de réflexion autour de la thématique de l’égalité entre les femmes et les hommes.

A destination des professionnel·les, responsables et équipes d’établissements culturels du spectacle vivant, des conservatoires, des musées et sites patrimoniaux, des galeries d’art, des équipes artistiques, des collectivités, des administrations et institutions publiques.

Inscription OBLIGATOIRE via le formulaire en ligne attention : nombre de places limité !

Programme
Modération : Rebecca Armstrong, journaliste

9h | Mot d’accueil et mise en perspective
9h30 | Penser l’égalité dans les aménagements urbains et l’espace public.
Avec Corinne Luxembourg (Maîtresse de conférences en géographie), Bertrand Masson (Directeur Aménagement et Grands Projets de la Métropole Rouen Normandie) et Eugénie Lebigot (Doctorante en géographie à l’Université de Caen)
11h | Les enjeux du pilotage des projets culturels au prisme de l’égalité femmes-hommes.
Avec Fazette Bordage (créatrice de lieux d’art et de culture) et Maud Raffray (activatrice d’égalité femmes-hommes).
14h | Des perspectives de projets partagées par les structures culturelles de Normandie
Avec Murielle Grazzini (administratrice de la Réunion des Musées de la Métropole Rouen Normandie), Julie Faitot (directrice de la galerie Duchamp à Yvetot) et Valérie Baran (directrice du Tangram – Evreux-Louviers).
15h30 | Temps d’échange et clôture.
16h30 | Visites flash des collections du Musée des Beaux-Arts.

Le port du masque est obligatoire.

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Rencontre « Culture et égalité femmes-hommes en Normandie »

Reportée en 2021

Jeudi 3 décembre | Café des Images et Comédie de Caen, Hérouville-Saint-Clair (14)

Si la vague de mobilisation et de dénonciation inédite des violences faites aux femmes est arrivée par le secteur de la culture, c’est que les inégalités entre les femmes et les hommes y sont particulièrement flagrantes.

L’égalité entre les femmes et les hommes reste donc un combat qui nécessite d’agir à tous les niveaux, en faveur d’une société plus juste et plus démocratique, soucieuse de ne pas discriminer la moitié de notre Humanité.

L’objectif de cette journée est de fédérer les acteur·trice·s du secteur culturel normand, de partager des propositions et des exemples de bonnes pratiques permettant d’agir concrètement en faveur de l’égalité réelle dans les arts et la culture, par la constitution d’un réseau à l’échelle régionale.

A destination des professionnel.le.s ou bénévoles, responsables et équipes d’établissements culturels du spectacle vivant, des conservatoires, des musées et sites patrimoniaux, des galeries d’art, des équipes artistiques, des collectivités, des administrations et institutions publiques.

En partenariat avec la Fabrique de Patrimoines en Normandie et l’ODIA Normandie
Avec le soutien de la Direction régionale aux droits des femmes et à l’égalité – Préfecture de Normandie, de la Drac Normandie et de la Région Normandie.

Inscription OBLIGATOIRE via le formulaire en ligneattention : nombre de places limité !
 
Le déjeuner sera à régler sur place sauf pour les personnes qui avaient déjà réglé leur déjeuner pour la rencontre initialement prévue en mars.

Programme (sous réserve de modification)

09h30 | Accueil-café
10h00 | Mot d’accueil et mise en perspective
Présentation du rapport du HCE par Anne Grumet, membre du Haut-Conseil à l’Égalité et du Mouvement HF
10h30 | La parité et l’égalité réelle dans les propositions artistiques : quels leviers ?
– Astrid Leray, consultante spécialisée sur les questions d’égalité hommes-femmes / Cabinet Trézégo
– Témoignage de Sophie Descamps, directrice du Théâtre Le Passage, Fécamp
11h30 | Pourquoi les mesures de portée symbolique sont-elles indispensables pour faire progresser l’égalité ?
– Raphaël Haddad, Fondateur et directeur associé de l’agence Mots-Clés, docteur en Analyse du discours
12h30 | Déjeuner
14h00 | Débats animés par Margot Frénéa / Fabrique de patrimoines en Normandie
15h00 | Dénoncer les violences sexistes et sexuelles : un défi collectif ?
– Iris Brey, Journaliste, autrice, et critique de cinéma française, spécialiste des représentations de genre et des sexualités au cinéma et dans les séries.
– Témoignage de la créatrice du blog Paye ta note
16h00 | Mot de clôture

Le port du masque est obligatoire.

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STOP aux agissements sexistes !

Vos droits et vos devoirs

Depuis trop longtemps, nous entendons des femmes dire leurs difficultés à travailler dans un environnement parfois ouvertement sexiste, tout en ayant parfois à le subir nous-même. Le dernier témoignage porté à notre connaissance nous a fait réfléchir : c’est fou à quel point nous sommes nombreuses à être concernées ! Comment se fait-il que la loi ne nous protège pas ? Et bien si, la loi nous protège. Mais nous ne le savons pas.

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C’est un fléau à considérer impérativement, mais peu évoqué et pris en compte du fait d’une large méconnaissance de ce que c’est, de ce que ça fait et ce que l’on peut ou doit faire. Sans parler de la difficulté à le dire.


1. Les agissements sexistes, qu’est ce que c’est ?

Reprenons les bases. Il y a plusieurs notions à avoir en tête : le sexisme, les violences sexuelles et les violences sexistes.

+ Le sexisme : il est clair que le sexisme est très mal connu et très mal défini. Le Larousse étant assez laconique à ce sujet : « attitude discriminatoire fondée sur le sexe ». Il reste une notion floue voire carrément inconnue pour bon nombre de personnes.

Dans son 1er état des lieux du sexisme en France, le Haut Conseil à l’Égalité en propose donc une définition plus étayée : idéologie qui repose sur le postulat de l’infériorité des femmes par rapport aux hommes, d’une part, et d’autre part, un ensemble de manifestations des plus anodines en apparence (remarques…) aux plus graves (viols, meurtres…). Ces manifestations ont pour objet de délégitimer, stigmatiser, humilier ou violenter les femmes et ont des effets sur elles (estime de soi, santé psychique et physique et modification des comportements).

+ Les violences sexuelles : elles regroupent le viol (tout acte de pénétration sexuelle commis par violence, contrainte, menace ou surprise), les agressions sexuelles (acte à caractère sexuel sans pénétration commis par violence, contrainte ou surprise, y compris le fait de contraindre à se livrer à des activités sexuelles avec un tiers), l’exhibition sexuelle, le voyeurisme (y compris le délit de captation d’images impudiques, avis aux photographes amateurs et professionnels) et l’administration de substances en vue de commettre un viol ou une agression sexuelle.

+ Les violences sexistes : elles n’ont pas de définition juridique stricte et regroupent un large spectre de faits. Parmi elles, on trouve les actes de discrimination en raison du sexe, le harcèlement sexuel, l’outrage sexiste et… Les agissements sexistes.


Les agissements sexistes sont spécifiques au Code du Travail et se limitent donc à la sphère professionnelle. Le Code du Travail dispose que « Nul ne doit subir d’agissement sexiste, défini comme tout agissement lié au sexe d’une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant ». (C. trav., art. L. 1142-2-1).

Ces agissements sont un véritable fléau plus que répandu : ils bénéficient d’une large tolérance sociétale, quand ils ne sont pas carrément encouragés dans certains milieux. Il est donc urgent de savoir qu’ils sont réprimés par la loi. Et lourd de conséquences pour celles qui le subissent, comme pour l’environnement de travail. Et oui… On est en train de parler des remarques sur les vêtements, le corps, la parentalité, la sexualité, des blagues, des coupures de paroles, de propos méprisants en raison du sexe de la personne, de tâches pourtant communes qui échoient systématiquement aux femmes d’une équipe (prise de notes, café, vaisselle…), d’injures. Aïe… Vous voyez un peu l’ampleur du phénomène ?

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C’est ce qu’on appelle un phénomène systémique et cette dimension explique en outre qu’il soit possible d’être sexiste sans le vouloir ou même en croyant bien faire sans pour autant considérer sciemment que les femmes sont inférieures. Nous sommes toutes et tous porteur.euses de représentations et conditionné.es par des stéréotypes, souvent de manière inconsciente. Et hommes comme femmes peuvent avoir des agissements sexistes, les encourager ou les tolérer. Chacun et chacune étant imprégné.e de ce système, on donne à nos actes l’apparence d’un choix libre, conscient et assumé.


Le cas des réseaux sociaux : vie privée ou vie professionnelle ?

L’agissement sexiste s’applique au domaine professionnel uniquement, certes. Mais si vous adorez publier des photos ou des propos humiliants/offensants sur les femmes et que vous pensez avoir le droit de le faire sur les réseaux sociaux puisque c’est votre vie « privée », et bien… Oui, si les personnes avec lesquelles vous êtes amenées à travailler n’ont pas accès à vos propos (profil fermé limité à des proches extérieurs à votre métier par exemple). La culture étant un secteur de réseau, ce n’est quasiment jamais  le cas. Donc : NON. Mais surtout, ces actes ont des conséquences potentiellement graves pour vos collègues, dont vous ne vous rendez peut-être pas compte. Ou peut-être qu’elles vous l’ont dit et que vous leur avez ri au nez. En fait, afficher votre sexisme de façon publique ou auprès de votre réseau professionnel fait de vous un sexiste notoire. Et vos collègues sont en droit de refuser de travailler avec vous et d’en aviser l’employeur. Soulignons au passage que c’est la même chose pour des propos racistes, homophobes, transphobes, grossophobes, antisémites… En bonus, même hors cadre de travail, vos propos peuvent relever de l’outrage sexiste et vous êtes passible d’une amende.

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Zoom sur l’outrage sexiste : c’est la fameuse amende dite de « harcèlement de rue », et on pense à tord qu’elle se limite à la rue ou aux transports en commun, et au cas de harcèlement. Pas du tout. Elle concerne tous les types de lieux, y compris les réseaux sociaux. De même, elle ne se limite pas à des propos ou des comportements à caractère sexuel, mais aussi à des propos ou comportements sexistes.


2. Pourquoi les agissements sexistes sont graves ?

Parce que dans le cadre du travail, se trouver dans un environnement hostile, offensant et/ou humiliant a des répercussions :

  • Sur les compétences et les performances professionnelles
  • Sur l’estime de soi
  • Sur la santé psychique et physique
  • Sur le comportement
  • Sur les relations entre les membres d’une équipe et sur sa cohérence
  • Économiques

Concrètement, ces actes peuvent générer un mal être considérable, conduire la personne en dépression, à avoir peur d’aller travailler, à adapter son comportement et sa tenue vestimentaire, lui procurer des insomnies, à éviter de fréquenter des membres de l’équipe, à perdre sa motivation au travail, à se dévaloriser et à perdre confiance en elle… Tout cela peut vous sembler alarmiste, mais c’est une réalité pour beaucoup de femmes. Vraiment beaucoup.

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Les répercussions économiques vont toucher la structure, la compagnie, l’équipe artistique… Mais surtout celles qui subissent ces agissements sexistes : elles peuvent être amenées à refuser des contrats en intermittence avec certaines personnes ou lieux, à être fréquemment en arrêt maladie, à perdre totalement confiance en leurs compétences professionnelles ou artistiques, à démissionner, à abandonner une carrière, à aller travailler dans un autre secteur professionnel… C’est très loin d’être anodin.

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Enfin, le ressenti et les effets d’un tel environnement peuvent varier d’une personne à l’autre, mais aussi évoluer avec le temps ou le degré d’exposition. Ce n’est ni à l’employeur ni aux personnes générant d’un tel environnement de juger des effets produits sur la personne, mais à elle-même. Et sa parole doit être entendue et respectée.

A souligner : un des effets du sexisme est de mettre les femmes en concurrence entre elles. Elles peuvent donc ne pas être soutenues par leurs collègues femmes. A contrario, un environnement sexiste peut avoir des effets sur des hommes qui ne cautionnent pas ce type de comportement et générer un mal être chez eux aussi.

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Ne pas oublier : ce n’est pas parce que personne ne se plaint pas que tout va bien. Le dire reste très difficile. Nous recommandons aux responsables de structures d’être clair.es sur ces sujets et en posture d’écoute, parfois à revoir leur propre comportement, afin d’inviter les personnes éventuellement touchées à aborder le sujet sans crainte. Mieux vaut agir sur le sexisme ordinaire que d’attendre d’avoir à traiter des faits plus graves.

Pour bien prendre conscience de quoi il s’agit, vous pouvez consulter Paye ta note qui regorge, hélas, d’exemples. Les captures d’écran qui ponctuent cet article en sont issues.


3. Concrètement, comment faire ?

En premier lieu, nous invitons évidemment chacun et chacune à observer son environnement de travail ou son comportement, et le cas échéant à faire en sorte de les faire évoluer.

Dans la culture, le sexisme s’abrite souvent derrière le « talent », laissant libre court à des méthodes de travail qui posent franchement problème. Le metteur en scène qui oblige la comédienne à se mettre nue ou à embrasser quelqu’un alors qu’elle ne le veut pas. Le chorégraphe qui touche les corps des interprètes de façon inappropriée lors de répétitions. Le coach scénique qui exige de la musicienne une posture aguicheuse ou sexuelle sur scène alors que ce n’est pas l’image qu’elle veut donner d’elle. L’enseignant qui a des gestes ou des propos inappropriés envers une élève ou une étudiante. L’organisateur d’un tremplin dont le jury est exclusivement constitué d’hommes.

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Autres arguments fréquents derrière lesquels peuvent se cacher les violences sexistes et sexuelles : la liberté d’expression ou la liberté de création. Elles ont des limites, en l’occurrence la loi. Citons par exemple un article de journal qui décrit la performance d’une artiste en des termes sexuels alors que ce n’est pas le propos de l’œuvre, ou le photographe qui prend des photos volées de l’entrejambe de femmes dans les transports en commun.

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Dans ces exemples, tellement loin d’être exhaustifs, il y a quelques faits juridiquement qualifiés d’agressions sexuelles. Et d’autres qui sont des agissements sexistes. L’un qui est un cas potentiel de discrimination. A vous de jouer pour trouver lesquels… Tous peuvent être portés devant la justice.

Les cas de figure dans les arts et la culture sont excessivement nombreux : diversité des disciplines, des métiers, des conditions de travail, des partenariats, des lieux de travail, des contrats de travail… Il est impossible de tous les explorer. Cependant, cet article a pour but de vous mettre la puce à l’oreille, de vous encourager à ne plus subir en silence ou à agir en tant qu’employeur ou employeuse.

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DANS LE CAS D’UN LIEN DE SUBORDINATION

Vous êtes employeur ou employeuse : de la scène nationale au bar qui organise des concerts, en passant par le responsable d’un tournage, quelles sont vos responsabilités ?

Une de vos salariées (y compris une intermittente ou toute personne ayant même momentanément un lien de subordination avec vous) vous fait part d’un problème. Le sexisme est un risque psychosocial à part entière et relève de votre responsabilité en la matière. Ne niez pas ou ne minimisez pas sa situation ou son ressenti : vous n’êtes pas à sa place. Vous êtes dans l’obligation d’agir voire de la mettre en sécurité en ne la mettant plus en contact avec la personne ou en faisant cesser ces agissements.

Concrètement, en premier lieu, recadrez la personne fautive de manière ferme. Si nécessaire, faites-en sorte que les personnes concernées ne collaborent plus, ce qui peut aller d’un changement de bureau, en passant par un aménagement des missions, jusqu’au licenciement de la personne fautive ou à la non reconduction de ses contrats. Cette personne peut faire partie de votre équipe permanente, être un artiste programmé, un technicien qui intervient ponctuellement… Si c’est un prestataire, vous ne devez plus mettre votre salariée en contact avec lui. Il est possible que la personne qui tient de tels propos ou a un tel comportement soit doté d’un certain pouvoir, réel ou symbolique, comme un artiste par exemple, et que cela vous pose un sérieux dilemme. Si vous choisissez de ne pas reconduire le contrat intermittent de la personne qui vous a signalé les faits, il s’agit cette fois de discrimination. Il vous est recommandé de bien prendre en compte les conséquences potentielles de vos choix en matière de recrutement et d’agir dès lors que quelque chose d’anormal est rapporté, afin d’en limiter les potentielles conséquences. Un ferme rappel à l’ordre au technicien qui s‘est permis des remarques peut suffire. Mais il faut le faire et être clair.e.

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Vous êtes salariée : artiste en représentation, chargée de production intermittente ou programmatrice salariée permanente. Vous êtes dans ce cas de figure si vous êtes en CDD, en CDI, en CDDU ou en droits d’auteur salariée compte tenu du caractère régulier et constant de vos interventions dans le cadre d’un service organisé. Vous êtes amenée à travailler avec une ou des personnes qui génèrent chez vous un sentiment d’insécurité, ont un comportement hostile, offensant, humiliant du fait que vous êtes une femme, ou sont notoirement connues pour des faits sexistes, quelle qu’en soit la gravité. Il faut en parler à votre employeur et en laisser une trace écrite (voir la Boîte à Outils de l’AVFT). Dans certains cas, vous pouvez compléter par une main courante ou une plainte.

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Zoom sur la plateforme de signalement des violences sexistes et sexuelles :

le Ministère de l’Intérieur a mis en ligne un outil de signalement des violences sexistes et sexuelles. Nous l’avons testée à 3 reprises, dans 3 villes différentes, et cette plateforme constitue indubitablement un outil incontournable dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Pourquoi ? Tout est dans le fonctionnement. On sait à quel point dire est difficile, à quel point la parole est mise en doute et on connait la crainte de faire face à un.e policier.e et à ses questions.

Il s’agit là d’un chat anonyme accessible 24 heures sur 24, lors duquel vous pouvez échanger avec un.e policier.e formé.e. La personne va vous aider à qualifier les faits, vous indiquer les démarches que vous pouvez faire, vous écouter, vous orienter et le cas échéant vous proposer un RDV pour un dépôt de plainte. Ainsi, en toute sécurité, vous pouvez dire et être entendue, de chez vous ou n’importe où ailleurs. Cette plateforme s’adresse également aux témoins. Et toutes les formes de violences sexuelles et sexistes sont concernées, y compris les agissements sexistes et les outrages sexistes.

Pour y accéder, cliquez ici.

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Vous êtes témoin : avisez en l’employeur ou l’organisateur de l’évènement sur lequel vous vous trouvez et produisez une trace écrite. Le service de police en ligne dédié aux violences sexistes peut vous aider et vous orienter.

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–> De nombreux autres cas de figures existent, si vous n’êtes pas concerné.es par un de ceux ci, vous pouvez vous rapprocher d’organismes tels que l’AVFT.

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Quelques idées…

  • Former les équipes
  • Nommer un.e référent.e formé.e sur le sujet vers qui les personnes victimes ou témoins d’agissements sexistes peuvent s’orienter au sein de votre structure. Les encourager à parler et les assurer que les situations seront prises en compte sans répercussion sur elles.
  • Avoir un discours clair et ferme sur le sujet. L’inscrire dans le règlement intérieur est une obligation. Vous pouvez également l’intégrer dans les contrats de travail et mettre en place un rappel oral de ces dispositions à chaque embauche, même pour un CDDU de quelques heures. Pensez à traduire ces dispositions si vous travaillez avec des personnes étrangères.
  • Écouter sans juger ni minimiser ni dramatiser, prendre en compte et agir. Dans bien des cas, un rappel à l’ordre est suffisant.

Pour conclure, si vous vous trouvez dans une situation telle que celles décrites, quel que soit votre statut, prenez contact avec votre employeur, les représentant.es du personnel, les syndicats, un.e avocat.e ou orientez-vous vers ce service de signalement des violences sexuelles e qui vient d’être mis en place pour dialoguer anonymement avec un.e policier.e dès lors que vous êtes victime ou témoin de violences sexistes et sexuelles. Elle ou il vous écoutera, vous conseillera et vous orientera. Il n’y a pas de « petites choses sans importance ».

A chacun et chacune de bien y réfléchir et d’adapter son comportement afin de trouver toutes et tous ensemble un cadre de travail respectueux des un.es et des autres.

A lire ou consulter : le 1er rapport sur le sexisme en France publié par le HCE.

Le site de l’AVFT (Association Européenne contre les Violences Faites aux Femmes au Travail)

Cet article a été écrit par HF Bretagne avec l’appui d’un avocat et d’autres personnes référentes sur le sujet. Nous les remercions pour leur appui, leur efficacité et leur engagement.

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Le Mouvement HF exige des actes du Ministère de la Culture contre les violences sexuelles et sexistes

Les témoignages récents qui dénoncent les violences sexuelles et sexistes dans les arts et la culture se multiplient, notamment ceux d’Adèle Haenel et de Valentine Monnier, et obligent les pouvoirs publics, dont le ministère de la Culture, à agir.

Le Mouvement HF, association qui lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans les arts et la culture, dénonce, avec d’autres et depuis son origine en 2008, un système d’oppression institutionnalisé des hommes sur les femmes, une culture du viol et un écosystème sexiste qui persistent du fait d’une réelle omerta.

Nous sommes écœuré·e·s de recueillir quotidiennement des cas de violences sexuelles et sexistes dans tous les secteurs des arts et de la culture et nous avions déjà interpellé le ministère de la Culture et les pouvoirs publics en juillet et septembre derniers.

Dans la Culture, la domination masculine, qui génère ces violences, persiste dans les directions, les régies, sur les plateaux de théâtre, de cinéma, de danse, de musiques…

Les violences sexistes et sexuelles s’abritent souvent derrière le « talent » ou la liberté de création, laissant libre cours à des méthodes de travail scandaleuses et illégales. Le metteur en scène qui oblige la comédienne à se mettre nue ou à embrasser un partenaire alors qu’elle ne le veut pas. Le chorégraphe qui touche les corps des interprètes de façon inappropriée lors de répétitions. Le coach scénique qui exige de la musicienne une posture aguicheuse ou sexuelle sur scène alors que ce n’est pas l’image qu’elle veut donner d’elle. L’enseignant qui a des gestes ou des propos inappropriés envers une élève ou une étudiante. L’organisateur d’un tremplin dont le jury est exclusivement constitué d’hommes…

Depuis deux ans, les affaires de violences sexuelles et sexistes se multiplient mais la plupart restent classées sans suite ou déboutées par la justice, dans un climat d’inertie institutionnelle toxique.

Pire encore, rattaché au ministère de la Culture et membre du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes, un haut fonctionnaire pervers a pu agresser impunément plus de 200 femmes pendant 10 ans sans que les autorités ne les écoutent ni n’interviennent (Libération, 8 novembre 2019).

Le Mouvement HF est las des déclarations d’intention ou de la compassion médiatique du ministre de la Culture.

C’est pourquoi le Mouvement HF :
– Apporte son soutien à toutes les paroles de victimes qui dénoncent ces violences,
– Demande une audition au ministre de la Culture pour exiger la mise en place d’un véritable plan de lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans les arts et la culture sur la base des propositions des syndicats et organisations professionnelles,
– Demande l’application du principe de précaution et du concept de faisceau d’indices concordants, par le retrait provisoire d’un directeur mis en cause et via une clause incluse dans les conventions d’objectifs,
– Demande la mise en place d’une cellule d’écoute et d’accompagnement juridique doublée d’une cellule d’enquête élargie au secteur subventionné,
– Appelle à manifester le samedi 23 novembre 2019 contre les violences sexuelles et sexistes.

Les associations et collectifs de la Fédération interrégionale du Mouvement HF
Rendez-vous le samedi 23 novembre pour la marche contre les violences sexistes et sexuelles
à 14h Paris, place de l’Opéra !
Contact :
Anne GRUMET, présidente du Mouvement HF, membre experte du HCE : 06 24 98 40 68
Attachée de presse : Valérie BRIGNIER : 06 83 54 74 14
POUR ALLER PLUS LOIN
L’article d’HF Bretagne sur les Violences sexistes et sexuelles
La prise de parole d’Adèle Haenel L’intervention d’Iris Brey
Le témoignage d’Emily GonneauL’enquête de Libération
Le volumineux et rigoureux dossier de Mediapart sur les violences sexuelles dans le spectacle
La plateforme de signalement des violences sexistes et sexuelles du Ministère de l’Intérieur
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Édito 2019

Les Journées du Matrimoine s’imposent comme un rendez-vous incontournable en Normandie !

Peut-être même, parlerons-nous enfin bientôt des « Journées du Patrimoine et du Matrimoine », afin d’instaurer sur ses deux pieds d’égalité notre héritage culturel commun.

Car le mot « Matrimoine », doit-on encore le rappeler, n’est pas un néologisme, mais existait bel et bien par le passé. Il apparaît en 1155 en ancien français et désigne au départ les biens matériels et maternels, alors hérités de la mère. Dès 1405, il est utilisé par Christine de Pizan au sens d’héritage culturel des femmes dans son livre La Cité des dames. Il est donc désormais indispensable de réhabiliter ce terme évincé, pour valoriser la succession des femmes de notre histoire collective.

Ne pas écarter un pan entier de notre histoire collective ni ses créatrices ou chercheuses, souvent précurseuses, voilà l’une des ambitions du Mouvement HF qui œuvre pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans les secteurs des arts et de la culture.

HF Normandie élargit donc encore cette 3ème édition des Journées du Matrimoine 2019 pour sensibiliser à ces enjeux tous les publics, jeunes et moins jeunes, et leur offrir une nouvelle occasion de découvrir ou de redécouvrir l’œuvre des grandes figures féminines de notre histoire régionale, nationale ou internationale.

Car les femmes artistes, autrices, intellectuelles, sont nombreuses. Tout comme celles qui créent aujourd’hui et constitueront demain notre Matrimoine.

Pour atteindre l’égalité entre les femmes et les hommes il est nécessaire d’agir à tous les niveaux, en faveur d’une société plus juste et plus démocratique, soucieuse de ne pas discriminer la moitié de notre humanité.

Les femmes artistes et créatrices contemporaines ne veulent plus attendre encore des années que leur talent soit reconnu, que les moyens qui leurs sont alloués soient équivalents à ceux de leurs pairs, au risque, comme leurs aînées, d’être encore évincées, oubliées, invisibilisées.

Avec l’ensemble de nos précieux partenaires, nous vous proposons cette année 56 projets artistiques et culturels dans 44 lieux des 5 départements de Normandie.

Un programme varié, accessible à tout·e·s, qui prouve combien les femmes ont su produire ou créer et qu’elles inspirent ou suscitent de nombreuses et riches productions.

Parmi elles, sont notamment mis à l’honneur et en lumière :

  • Le parcours et l’œuvre de la rouennaise Juliette Billard, première femme architecte à être reçue et diplômée de l’école nationale des Beaux-Arts ;
  • Les recherches des femmes scientifiques évincées par « l’effet Matilda » ;
  • Des concerts pour célébrer la musique de Mel Bonis ou Amy Beach à Jeanne Added, une conférence de Sophie Rosemont pour mettre en lumière la place des femmes dans les musiques actuelles ;
  • Plusieurs expositions autour des œuvres de Berthe Morisot, Louise Bourgeois, Sonia Delaunay, Yvonne Guégan jusqu’à Léa Colin, Lou Parisot ou Marie-Margaux Bonamy ;
  • Des textes d’autrices et de poétesses, d’Olympe de Gouges à Claire de Duras ou Colette ;
  • Des portraits de femmes célèbres ou anonymes dans toutes leurs diversités, en images, en musique, en paroles.

Expositions, spectacles, concerts, visites guidées, lectures, conférences, projections … autant de propositions à découvrir, partout en Normandie.

Belles JDM 2019 à toutes et tous en Normandie !

L’équipe d’HF Normandie

Rozenn Bartra, Valérie Diome, Anne-Sophie Pauchet, José Sagit et Nadia Sahali.
Coordination : Faustine Le Bras
et les bénévoles de l’association.

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Matrimoine de Rouen : dévoilement de plaques commémoratives

Saviez-vous que Simone de Beauvoir a vécu à Rouen et enseigné au lycée Jeanne d’Arc? Ce même lycée où étudiait Denise Holstein en 1943 quand elle a été déportée avec toute sa famille.
Connaissez-vous Amélie Bosquet, autrice contemporaine de Flaubert qui a écrit notamment sur la condition des ouvrières de Rouen ?

A l’occasion des Journées du Matrimoine en Normandie, la visite commentée et théâtralisée « Rouen au féminin… ! » (proposée par la compagnie du P’tit Ballon en association avec Les balades rouennaises) leur a rendu femmage.

A l’issue de la déambulation, une spectatrice s’est étonnée que les résidences de ces femmes illustres ne soient pas identifiées dans la ville. Suite à cette interpellation citoyenne, la Ville de Rouen a décidé la pose de plaques commémoratives sur les immeubles où ont séjourné Amélie Bosquet, autrice (1815-1904), Denise Holstein, rescapée d’Auschwitz (née à Rouen en 1927) et Simone de Beauvoir, philosophe et femme de lettres (1908-1986).

Désormais et de manière pérenne leur appartenance au Matrimoine et à l’héritage culturel rouennais est connu de tout.e.s !

Le samedi 9 mars, venez célébrer la pose de plaques commémoratives sur les immeubles où ces femmes exceptionnelles ont vécus dans une joyeuse déambulation théâtrale et musicale !

RDV à 14h au Square Verdrel (côté rue Jeanne d’Arc) à Rouen.

Dans le cadre de « Rouen donne des Elles« .
En partenariat avec la Ville de Rouen, HF Normandie, la cie du P’tit ballon et Les balades rouennaises.