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Édito – Journées du Matrimoine 2023 – 7e édition

Pour l’écho d’un monde plus égalitaire

Nous dédions cette édition aux femmes qui, par-delà nos frontières, en Ukraine, en Iran et dans le monde entier, luttent contre les oppressions qu’elles rencontrent ; à elles et à toutes celles et ceux qui se battent pour un monde plus juste, plus démocratique et plus pacifique.

La mobilisation pour l’égalité entre les femmes et les hommes, notamment dans les secteurs des arts et de la culture tend à y contribuer. Pour ce faire, le Mouvement HF agit pour que la profession respecte une parité réelle, une mixité et une diversité dans ses équipes, accorde des moyens équivalents aux artistes quel que soit leur genre et des conditions de création favorables, en luttant et en dénonçant sans relâche les violences sexuelles et sexistes subies encore partout dans la société. 

Il s’agit aussi de célébrer notre Matrimoine, autant que notre Patrimoine. 

Le Matrimoine, c’est l’héritage culturel de nos mères du passé. Le Matrimoine du futur, c’est demain l’héritage des femmes d’aujourd’hui. 

HF Normandie, avec l’implication de ses précieux partenaires vous propose de les (re)découvrir encore nombreuses pour cette édition 2023 des Journées du Matrimoine. Elles sont artistes, résistantes, militantes ou sorcières… elles sont brillantes, inspirantes, libres. Elles sont fortes, elles sont fières, féministes, joyeuses ou en colère.

Célébrons-les haut et fort, ces héroïnes, pour que resonnent leurs œuvres sur notre territoire, comme l’écho d’un monde que nous souhaitons collectivement plus égalitaire ! 

En famille, avec de petites ou grandes personnes, plus d’une centaine de propositions durant 4 jours vous attendent partout en Normandie.

Des créations originales explorant la diversité des parcours de femmes artistes et intellectuelles, d’hier et d’aujourd’hui telles Simone Veil, Paulette Nardal, Françoise d’Eaubonne, Anita Conti, Anne Sylvestre, Camille Froidevaux-Metterie, Nina Simone, Alexandra David-Néel…
Mais aussi des expositions, spectacles, rencontres, conférences pour déconstruire les mythes et stéréotypes qui – de la sorcière à l’ouvrière en passant par l’artiste – assignent encore aujourd’hui les femmes à un rôle choisi pour elles.

Énormément de propositions ont été formulées dans le cadre de notre appel à projets, toutes ne peuvent figurer dans cette édition mais nous tenons à vous remercier, artistes, partenaires et publics de rendre les Journées du Matrimoine plus riches chaque année. 

Belle 7e édition à toutes et à tous !

#FemmesVieLiberté

L’équipe d’HF Normandie

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[Communiqué] HF Normandie exige des moyens et des actions concrètes pour que les violences sexistes et sexuelles cessent définitivement dans les établissements de formation artistique et culturelle !

Suite à une nouvelle affaire de harcèlement sexuel sur une personne mineure portée à notre connaissance et aux témoignages nombreux qui affluent depuis, HF Normandie exige que des moyens et des actions concrètes soient engagés dès aujourd’hui pour en finir avec la banalisation des violences sexistes et sexuelles dans le secteur culturel et notamment dans les établissements de formation artistique et culturelle.

Doit-on encore le rappeler, l’accès à la culture et à la pratique artistique est un droit fondamental pour toutes et tous. Il doit concourir à l’épanouissement et à l’émancipation de l’ensemble de la société et notamment des plus jeunes. Afin d’exercer pleinement ce droit, les conditions élémentaires de sécurité doivent être garanties. Nous le savons toutes et tous désormais, le sexisme à l’égard des femmes dans le secteur des arts et de la culture est endémique. Il est le résultat d’une culture de la violence transmise dès l’enfance par la reproduction et la répétition de comportements inacceptables. S’agissant des établissements d’enseignement artistique, ces comportements de la part de certains enseignants ne sont quasiment jamais punis.

Les problèmes ne sont pas affrontés par les autorités compétentes : les auteurs de violence sont au mieux suspendus ou déplacés quand n’est pas attendu un départ à la retraite pour régler la situation. Au pire et le plus souvent c’est aux victimes de quitter l’établissement ou d’abandonner leur pratique artistique.

Depuis plusieurs années, le mouvement HF dénonce cette situation avec force et clarté.
Cette insécurité, nous en sommes convaincu·es, est un des freins majeurs à l’égalité et à la mixité dans les métiers de la culture. Combien de jeunes personnes devront encore en payer le prix et se détourneront de leurs vocations artistiques ? Combien de femmes renonceront à leurs carrières à cause de ces violences ? 

Il n’y a plus de temps à perdre pour que ces violences cessent définitivement !

Les institutions publiques et les directions doivent d’urgence se saisir du problème et prendre leurs responsabilités. Pour cela, la parole des victimes doit être prise en considération, accompagnée de procédures de signalement et de traitement des VSS déployées dans chaque établissement, l’ensemble des équipes doit être obligatoirement formé et des sanctions appliquées.

Rouen, le 10 février 2023

CONTACT :
Faustine Le Bras
06 09 87 06 91 // hfnormandie@gmail.fr

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A la découverte du Matrimoine de Rouen

À Rouen, seulement 7% des rues portent des noms féminins, témoignant d’une histoire et d’un espace public façonné, jusqu’à très récemment, par et pour les hommes. Depuis 2018, une pluralité d’actions collectives est portée – ou accompagnée – par la Ville de Rouen en lien avec HF Normandie afin de permettre une valorisation pérenne du matrimoine de Rouen .

La Pose de plaques commémoratives pour célébrer le Matrimoine

En 2018, À l’occasion des Journées du Matrimoine en Normandie, la visite commentée et théâtralisée « Rouen au féminin… ! » (proposée par la compagnie du P’tit Ballon en association avec Les balades rouennaises) a mis à l’honneur des femmes ayant vécues et travaillées à Rouen. A l’issue de la déambulation, une spectatrice s’est étonnée que les résidences de ces femmes illustres ne soient pas identifiées dans la ville. 

Suite à cette interpellation citoyenne, la Ville de Rouen a décidé la pose de plaques commémoratives sur les immeubles où ont séjourné Amélie Bosquet, autrice (1815-1904), Denise Holstein, rescapée d’Auschwitz (née à Rouen en 1927) et Simone de Beauvoir, philosophe et femme de lettres (1908-1986). Ces plaques ont été apposées en 2019 et 2020 dans le cadre de “Rouen donnes des elles” permettant ainsi de pérenniser leur appartenance au Matrimoine et à l’héritage culturel rouennais. En 2022, trois nouvelles plaques sont apposées pour célébrer et visibiliser trois artistes rouennaises : Espérance Langlois (1805-1864), Magdeleine Hue (1882-1944) et Juliette Billard (1889-1975).

Un livret et une exposition itinérante pour mettre en valeur les rouennaises inspirantes

En 2021, La ville de Rouen a édité un premier livret rédigé par Aurélie Daniel et les services de la ville de Rouen, en partenariat avec HF Normandie afin de mettre en lumière 69 femmes, quasiment toutes inconnues. Parmi elles, 8 ont déjà donné leur nom à une école ou à un autre équipement rouennais, mais 61 femmes remarquables par leur talent ou leur engagement sont encore à ce jour totalement absentes de l’espace public.
Ce livret accompagne une exposition itinérante qui se déplace dans les équipements de la Ville de Rouen ou dans l’espace public tout au long de l’année.

Un jeu interactif pour valoriser le matrimoine de Rouen !

En 2022, HF Normandie a accompagné le lancement du jeu en ligne interactif Matrimoine GO Rouen, créée par Aurélie Daniellesbaladesrouennaises.com, qui vous propose de découvrir six femmes qui ont marqué les lieux emblématiques de Rouen. Grâce à une plateforme gratuite et simple d’utilisation, ce jeu interactif en libre accès permet de découvrir de manière ludique le matrimoine rouennais !

Sa création a bénéficié d’un soutien de la ville de Rouen, et d’un partenariat avec l’association Le deuxième texte.
Le jeu Matrimoine Go a été conçu par Édith Vallée et programmé par Gilles Avraam dans le cadre du projet de recherche Cité des dames, créatrices dans la cité de l’université Gustave Eiffel.

Un projet de sensibilisation à destination des plus jeunes pour construire des représentations plus juste de nos mémoires collectives

Depuis 2021, L’association HF Normandie propose une action de sensibilisation et de médiation aux enfants scolarisé·es à Rouen tout au long de l’année afin de leur permettre de s’approprier une histoire culturelle de leur ville plus juste et plus représentative de la réalité. Cette action se déroule en deux temps :

Au cœur du centre historique de Rouen, ce jeu de piste entraîne les enfants à la découverte de 7 femmes illustres – mais encore méconnues des rouennais·es – ayant vécu et travaillé à Rouen. A partir d’indices donnés par l’animatrice culturelle et de cartes annotées du centre ville, les enfants résolvent des énigmes afin de découvrir le lieu de résidence de chacune de nos “inconnues” mais également le métier qu’elles ont exercé à Rouen.

  • Un temps de sensibilisation en classe assuré par l’Association HF Normandie 

En aval du jeu de piste, une rencontre est proposée en classe pour expliquer la notion de Matrimoine, s’interroger ensemble sur l’invisibilisation de ces femmes et questionner plus largement la représentation des femmes dans l’espace public.

Sur l’année 2021/2022, 10 classes ont bénéficié de cette action, soit plus de 250 enfants sensibilisé·es.

Cette action est financée à 100% par la Ville de Rouen pour nouvelles 6 classes au titre du programme Edu’Curieux 2022/2023 (dispositif à destination des équipes pédagogiques et éducatives des écoles maternelles et élémentaires, des accueils du midi et des accueils du mercredi de la Ville).

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RESTITUTION PUBLIQUE | Observatoire de l’égalité femmes-hommes dans les arts et la culture sur le territoire de la métropole rouennaise

ÉDITION 2022 (Données 2019)

Jeudi 31 mars de 14h à 16h | Salle du conseil municipal · Hôtel de ville de Rouen

Compter pour agir !
Cet observatoire s’inscrit dans une démarche de repérage des inégalités entre les hommes et les femmes dans le milieu artistique et culturel mais également de mobilisation contre les discriminations observées dans le but de favoriser l’égalité réelle et la parité. 

Photographie objective de la situation actuelle, il ambitionne d’être à la fois un outil d’analyse et de prise de conscience collective.
L’objectif est de faire ressortir deux pans de l’(in)égalité entre les femmes et les hommes à travers un recueil de données chiffrées : 

  • La répartition des femmes et des hommes au sein des équipes et notamment du type de profession que chacun·e occupe. 
  • La répartition des femmes et des hommes artistes dont le travail a été présenté pendant la saison 2019/2020.


Inscription indispensable via ce lien : https://forms.gle/y2QmvEUH6jMjAZey8
Plus d’infos : Observatoire de l’égalité femmes-hommes dans les arts et la culture sur le territoire de la métropole rouennaise

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MUSIQUES ACTUELLES | CYCLE DE CONFÉRENCES – RENCONTRES – ATELIERS

NOUVELLES DATES À VENIR !

En partenariat avec le Réseau des Musiques Actuelles en Normandie (RMAN) et Le FAR Agence Musicale Régionale, HF Normandie a initié à l’automne 2020 un chantier dédié aux professionnel·les des musiques actuelles engagé·es ou souhaitant s’engager sur les questions d’égalité femmes-hommes sur le territoire normand. 

Dans ce cadre est proposé un cycle de conférences – rencontres – ateliers  d’information et de sensibilisation à destination de tou·tes les profesionnel·les du secteur en Normandie.

L’accès à chaque module se fait sur inscription préalable via ce lien : https://bit.ly/3nJ4fAJ

nombre de places limité – Inscription confirmée par mail.

Objectiver la place des femmes créatrices dans la musique
Mercredi 20 octobre 2021 · MoHo – Salle « Cube », Caen (14), 14h-16h
dans le cadre du NDK Festival

Inscription obligatoire

Ce module a pour objectif de mettre en lumière les femmes créatrices dans la musique tout au long de l’histoire jusqu’à aujourd’hui.

En partenariat avec NDK Festival.

A destination des professionnel·le·s du secteur des musiques actuelles.

Intervenantes : 

Marie Buscatto
Professeure en Sociologie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Marie Buscatto est chercheure à l’I.D.H.E.S. (Paris 1 – CNRS). Sociologue du travail, du genre et des arts, elle s’intéresse également aux questions de méthode. 
Fondés sur ses premières recherches sur la place des femmes dans le monde du jazz, ses travaux actuels portent sur les difficultés d’accès, de maintien et de promotion des femmes dans les mondes de l’art, et plus largement dans les professions prestigieuses encore très masculines en Europe, aux Etats-Unis et au Japon. Elle s’intéresse encore aux manières dont la création artistique est affectée par des processus genrés.  Elle étudie aussi les pratiques, les trajectoires et les professionnalités artistiques. Elle développe enfin une réflexion épistémologique sur les méthodes qualitatives.

ROBI
ROBI, représentante du Label FRACA : Après un premier EP très remarqué en 2012 puis le saisissant « L’hiver et la joie » en 2013, ROBI sort La Cavale l’année suivante, qui surprend plus encore par sa radicalité . Enfin en 2020 Robi nous offre « Traverse », un mémento Mori, qui résonne si étrangement aujourd’hui.
Artiste-réalisatrice et productrice, ROBI fonde en 2019 avec ses deux associées KATEL et Émilie MARSH le Label FRACA !!!, un label de femmes attachées à l’idée de l’œuvre plutôt qu’à l’idée de projet . Depuis elles ont produit 5 albums, développé le concept des Nuits FRACA !!! qui a rassemblé plus de 3000 personnes dans plusieurs villes en France, invitant des artistes féministes comme Jeanne Added, Jeanne Cherhal, Sandra Nkaké …et bien d’autres à tenir des DJ sets. Très engagées sur les questions du genre et de l’égalité, elles se partagent entre scène, écriture, ateliers, production, réalisation, conférences et commissions.

Faustine Le Bras, Coordinatrice d’HF Normandie, animation


Intégrer l’égalité des genres dans ses pratiques professionnelles
Mercredi 10 novembre 2021 · Auditorium de la Médiathèque – La Source, Saint-Lô (50), 14h30-16h30

20 participant·e·s par session · Inscription obligatoire

Ce module a pour objectif d’initier une réflexion pour transformer ses pratiques dans le but d’atteindre l’égalité professionnelle. Il sera également abordé la question du renouvellement de son projet artistique pour y intégrer l’égalité.

A destination des directeur·rice·s de structures, programmateur·rice·s et directeur·rice·s artistique et des Responsables des ressources humaines.

Intervenante :

Maud Raffray

Après avoir participé à la création du Voyage à Nantes dont elle a été la secrétaire générale jusqu’en 2016, Maud Raffray a créé son entreprise dédiée à l’égalité femmes-hommes. En mars 2019 elle a conçu la programmation de la première Journée de l’égalité femmes-hommes dans la Culture organisée par une DRAC (partenariat DRAC Pays de la Loire/Fameuses). Puis, sollicitée par l’AFDAS, elle a créé et mis en œuvre un programme expérimental dédié à l’égalité FH pour sensibiliser, former et accompagner les professionnel·les de la culture. Elle intervient également dans l’enseignement supérieur, auprès des élu•es locaux·ales, et anime régulièrement des événements.


(Ré)Agir face aux violences sexistes et sexuelles
Mardi 8 juin 2021 · Le Normandy à Saint-Lô (50), 14h-17h

Nouvelle date à venir en 2022 !

15 participant·e·s par session · Inscription obligatoire

Ce module a pour objectif de fournir des premières clés afin d’identifier les violences sexistes et sexuelles et leurs impacts, d’apprendre à réagir face au sexisme ainsi que prévenir les violences sexuelles et orienter les victimes.

Public visé : Directeur et directrices et responsable RH des structures, Personnes responsables de l’accueil public des lieux (régisseuses et régisseurs, chargé·es d’accueil public, responsables bar, chargé·es de billetterie, chargé·es de médiation culturelle, agent·es de sécurité, etc.), Artistes, Manageur·euses d’artistes, Tourneur·euses, Technicien·ne·s intermittent·e·s 

Intervenante :

Cécile Bonthonneau 

Fondatrice de Pluségales, structure d’accompagnement et de formation dans le domaine de l’égalité femmes-hommes. Après un Diplôme Universitaire (Lyon II Master EGALES), elle investit plus particulièrement la question de l’égalité dans le secteur culturel et les collectivités. Forte de son expérience professionnelle dans le secteur culturel et à sa connaissance des métiers, Pluségales a accompagné de nombreuses structures musicales dans la prise en compte de l’égalité (Réseau musiques actuelles en Ile de France, Fedelima, Smac File 7, FGO Barbara Goutte d’or…). À travers son expérience de formation et de conseil, Pluségales développe des outils sensibles pour accompagner les professionnels et les aider à prendre conscience, à décrypter et à agir pour l’égalité.

Utiliser la communication comme vectrice d’égalité réelle
Mercredi 2 et jeudi 3 juin 2021 · Visio-conférence, 14h-16h

Nouvelle date à venir en 2022 !

20 participant·e·s par session · Inscription obligatoire

Ce module a pour but de montrer comment le langage et la communication plus globalement sont des outils essentiels pour favoriser l’égalité et l’inclusivité de tou·te·s. 

A destination des chargé·e·s de communication, graphistes, artistes, directeur·rice·s artistiques

Intervernant :

Raphaël Haddad 

Raphaël Haddad est fondateur, directeur associé de l’agence de communication éditoriale et d’influence Mots-Clés. Docteur en Analyse du discours, il est l’auteur d’un Manuel d’écriture inclusive et formateur en communication sans stéréotype de sexe.


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Réseau culture et égalité FH en Normandie

Depuis 2020, dans une démarche cohérente avec les Droits Culturels, l’association HF Normandie, avec le soutien de ses partenaires, travaille à la mise en œuvre d’un réseau professionnel dédié à l’égalité entre les femmes et les hommes dans les secteurs des arts et de la culture en Normandie.

L’objectif : Contribuer à l’égalité entre les femmes et les hommes dans les secteurs artistiques et culturels en Normandie et assurer un meilleur relai des actions portées par l’association HF Normandie sur le territoire normand.

Il s’agit de renforcer la mobilisation des partenaires sur l’ensemble du territoire afin de constituer un véritable réseau de référent·e·s œuvrant collectivement en faveur de l’égalité. Sensibiliser, former, accompagner, soutenir les démarches et les relayer à l’échelle régionale et nationale, pour parvenir à l’égalité réelle dans notre région.

Ce travail de réseau conduit tout au long de l’année par l’association est ponctué de plusieurs actions : 

Une Rencontre « Culture et égalité femmes-hommes en Normandie » initialement prévue en mars 2020, reportée une première fois le 3 décembre 2020 puis en mars 2021, puis à nouveau le 14 ou le 16 septembre 2021 (validation en cours, en raison du contexte sanitaire) dans le cadre des Journées du Matrimoine en Normandie ;

Un partenariat avec Rouen Normandie 2028 Capitale Européenne de la Culture avec plusieurs actions dont l’accompagnement d’un travail sur les indicateurs en vue de la réalisation d’un état des lieux chiffré de l’égalité F/H dans les structures culturelles engagées dans la démarche Rouen CEC.

Un travail spécifique sur les musiques actuelles pour :

  • Partager le constat des inégalités dans les musiques actuelles ;
  • Échanger collectivement autour des pratiques au sein des structures culturelles ;
  • Coconstruire un plan d’actions concrètes à l’échelle de la Normandie afin d’atteindre le plus rapidement possible l’égalité réelle entre les hommes et les femmes et de lutter contre toute forme de discrimination et de violences sexuelles et sexistes dans ce secteur.

Ainsi en décembre 2020, HF Normandie a mis en place un groupe de travail ouvert à tou·te·s les professionnel·le·s des musiques actuelles engagé·e·s ou souhaitant s’engager sur les questions d’égalité femmes-hommes sur le territoire normand. De nombreuses études mettent en évidence l’importance des inégalités et des violences dans la musique.
HF Normandie avec le soutien des agences régionales le FAR et le réseau RMAN, ont donc souhaiter passer à l’action en proposant des modules d’information / formation / sensibilisation à destination de tou·te·s les profesionnel·le·s du secteur en région.

Ces modules aux nombre de quatre et se composent de la manière suivante :

  • Module d’introduction : Objectiver la place des femmes créatrices dans la musique
  • Module 2 : (Ré)Agir face aux violences sexistes et sexuelles
  • Module 3 : Intégrer l’égalité des genres dans ses pratiques professionnelles
  • Module 4 : Utiliser la communication comme vecteur d’égalité réelle.
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Rencontre « Rouen, première Capitale européenne inclusive ? »

Jeudi 17 septembre de 9h à 16h30 | Auditorium du Musée des Beaux-Arts, Rouen (76)

Et si Rouen se donnait les moyens, à travers sa candidature au prestigieux titre de Capitale Européenne de la Culture qu’elle brigue pour 2028, de devenir la première Capitale Européenne 100% inclusive ? Transformation de l’espace public, management de grands projets culturels, programmation artistique et culturel : autour des grandes thématiques qui structurent une candidature, si on faisait de l’égalité et de la mixité, une des singularités de la nôtre…

…Et si on écrivait « inclusive » en capitales ?

En ouverture de la quatrième édition des Journées du Matrimoine en Normandie, HF Normandie s’associe à l’association Rouen Capitale Européenne de la Culture pour proposer une journée d’échange et de réflexion autour de la thématique de l’égalité entre les femmes et les hommes.

A destination des professionnel·les, responsables et équipes d’établissements culturels du spectacle vivant, des conservatoires, des musées et sites patrimoniaux, des galeries d’art, des équipes artistiques, des collectivités, des administrations et institutions publiques.

Inscription OBLIGATOIRE via le formulaire en ligne attention : nombre de places limité !

Programme
Modération : Rebecca Armstrong, journaliste

9h | Mot d’accueil et mise en perspective
9h30 | Penser l’égalité dans les aménagements urbains et l’espace public.
Avec Corinne Luxembourg (Maîtresse de conférences en géographie), Bertrand Masson (Directeur Aménagement et Grands Projets de la Métropole Rouen Normandie) et Eugénie Lebigot (Doctorante en géographie à l’Université de Caen)
11h | Les enjeux du pilotage des projets culturels au prisme de l’égalité femmes-hommes.
Avec Fazette Bordage (créatrice de lieux d’art et de culture) et Maud Raffray (activatrice d’égalité femmes-hommes).
14h | Des perspectives de projets partagées par les structures culturelles de Normandie
Avec Murielle Grazzini (administratrice de la Réunion des Musées de la Métropole Rouen Normandie), Julie Faitot (directrice de la galerie Duchamp à Yvetot) et Valérie Baran (directrice du Tangram – Evreux-Louviers).
15h30 | Temps d’échange et clôture.
16h30 | Visites flash des collections du Musée des Beaux-Arts.

Le port du masque est obligatoire.

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Rencontre « Culture et égalité femmes-hommes en Normandie »

Reportée en 2021

Jeudi 3 décembre | Café des Images et Comédie de Caen, Hérouville-Saint-Clair (14)

Si la vague de mobilisation et de dénonciation inédite des violences faites aux femmes est arrivée par le secteur de la culture, c’est que les inégalités entre les femmes et les hommes y sont particulièrement flagrantes.

L’égalité entre les femmes et les hommes reste donc un combat qui nécessite d’agir à tous les niveaux, en faveur d’une société plus juste et plus démocratique, soucieuse de ne pas discriminer la moitié de notre Humanité.

L’objectif de cette journée est de fédérer les acteur·trice·s du secteur culturel normand, de partager des propositions et des exemples de bonnes pratiques permettant d’agir concrètement en faveur de l’égalité réelle dans les arts et la culture, par la constitution d’un réseau à l’échelle régionale.

A destination des professionnel.le.s ou bénévoles, responsables et équipes d’établissements culturels du spectacle vivant, des conservatoires, des musées et sites patrimoniaux, des galeries d’art, des équipes artistiques, des collectivités, des administrations et institutions publiques.

En partenariat avec la Fabrique de Patrimoines en Normandie et l’ODIA Normandie
Avec le soutien de la Direction régionale aux droits des femmes et à l’égalité – Préfecture de Normandie, de la Drac Normandie et de la Région Normandie.

Inscription OBLIGATOIRE via le formulaire en ligneattention : nombre de places limité !
 
Le déjeuner sera à régler sur place sauf pour les personnes qui avaient déjà réglé leur déjeuner pour la rencontre initialement prévue en mars.

Programme (sous réserve de modification)

09h30 | Accueil-café
10h00 | Mot d’accueil et mise en perspective
Présentation du rapport du HCE par Anne Grumet, membre du Haut-Conseil à l’Égalité et du Mouvement HF
10h30 | La parité et l’égalité réelle dans les propositions artistiques : quels leviers ?
– Astrid Leray, consultante spécialisée sur les questions d’égalité hommes-femmes / Cabinet Trézégo
– Témoignage de Sophie Descamps, directrice du Théâtre Le Passage, Fécamp
11h30 | Pourquoi les mesures de portée symbolique sont-elles indispensables pour faire progresser l’égalité ?
– Raphaël Haddad, Fondateur et directeur associé de l’agence Mots-Clés, docteur en Analyse du discours
12h30 | Déjeuner
14h00 | Débats animés par Margot Frénéa / Fabrique de patrimoines en Normandie
15h00 | Dénoncer les violences sexistes et sexuelles : un défi collectif ?
– Iris Brey, Journaliste, autrice, et critique de cinéma française, spécialiste des représentations de genre et des sexualités au cinéma et dans les séries.
– Témoignage de la créatrice du blog Paye ta note
16h00 | Mot de clôture

Le port du masque est obligatoire.

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STOP aux agissements sexistes !

Vos droits et vos devoirs

Depuis trop longtemps, nous entendons des femmes dire leurs difficultés à travailler dans un environnement parfois ouvertement sexiste, tout en ayant parfois à le subir nous-même. Le dernier témoignage porté à notre connaissance nous a fait réfléchir : c’est fou à quel point nous sommes nombreuses à être concernées ! Comment se fait-il que la loi ne nous protège pas ? Et bien si, la loi nous protège. Mais nous ne le savons pas.

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C’est un fléau à considérer impérativement, mais peu évoqué et pris en compte du fait d’une large méconnaissance de ce que c’est, de ce que ça fait et ce que l’on peut ou doit faire. Sans parler de la difficulté à le dire.


1. Les agissements sexistes, qu’est ce que c’est ?

Reprenons les bases. Il y a plusieurs notions à avoir en tête : le sexisme, les violences sexuelles et les violences sexistes.

+ Le sexisme : il est clair que le sexisme est très mal connu et très mal défini. Le Larousse étant assez laconique à ce sujet : « attitude discriminatoire fondée sur le sexe ». Il reste une notion floue voire carrément inconnue pour bon nombre de personnes.

Dans son 1er état des lieux du sexisme en France, le Haut Conseil à l’Égalité en propose donc une définition plus étayée : idéologie qui repose sur le postulat de l’infériorité des femmes par rapport aux hommes, d’une part, et d’autre part, un ensemble de manifestations des plus anodines en apparence (remarques…) aux plus graves (viols, meurtres…). Ces manifestations ont pour objet de délégitimer, stigmatiser, humilier ou violenter les femmes et ont des effets sur elles (estime de soi, santé psychique et physique et modification des comportements).

+ Les violences sexuelles : elles regroupent le viol (tout acte de pénétration sexuelle commis par violence, contrainte, menace ou surprise), les agressions sexuelles (acte à caractère sexuel sans pénétration commis par violence, contrainte ou surprise, y compris le fait de contraindre à se livrer à des activités sexuelles avec un tiers), l’exhibition sexuelle, le voyeurisme (y compris le délit de captation d’images impudiques, avis aux photographes amateurs et professionnels) et l’administration de substances en vue de commettre un viol ou une agression sexuelle.

+ Les violences sexistes : elles n’ont pas de définition juridique stricte et regroupent un large spectre de faits. Parmi elles, on trouve les actes de discrimination en raison du sexe, le harcèlement sexuel, l’outrage sexiste et… Les agissements sexistes.


Les agissements sexistes sont spécifiques au Code du Travail et se limitent donc à la sphère professionnelle. Le Code du Travail dispose que « Nul ne doit subir d’agissement sexiste, défini comme tout agissement lié au sexe d’une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant ». (C. trav., art. L. 1142-2-1).

Ces agissements sont un véritable fléau plus que répandu : ils bénéficient d’une large tolérance sociétale, quand ils ne sont pas carrément encouragés dans certains milieux. Il est donc urgent de savoir qu’ils sont réprimés par la loi. Et lourd de conséquences pour celles qui le subissent, comme pour l’environnement de travail. Et oui… On est en train de parler des remarques sur les vêtements, le corps, la parentalité, la sexualité, des blagues, des coupures de paroles, de propos méprisants en raison du sexe de la personne, de tâches pourtant communes qui échoient systématiquement aux femmes d’une équipe (prise de notes, café, vaisselle…), d’injures. Aïe… Vous voyez un peu l’ampleur du phénomène ?

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C’est ce qu’on appelle un phénomène systémique et cette dimension explique en outre qu’il soit possible d’être sexiste sans le vouloir ou même en croyant bien faire sans pour autant considérer sciemment que les femmes sont inférieures. Nous sommes toutes et tous porteur.euses de représentations et conditionné.es par des stéréotypes, souvent de manière inconsciente. Et hommes comme femmes peuvent avoir des agissements sexistes, les encourager ou les tolérer. Chacun et chacune étant imprégné.e de ce système, on donne à nos actes l’apparence d’un choix libre, conscient et assumé.


Le cas des réseaux sociaux : vie privée ou vie professionnelle ?

L’agissement sexiste s’applique au domaine professionnel uniquement, certes. Mais si vous adorez publier des photos ou des propos humiliants/offensants sur les femmes et que vous pensez avoir le droit de le faire sur les réseaux sociaux puisque c’est votre vie « privée », et bien… Oui, si les personnes avec lesquelles vous êtes amenées à travailler n’ont pas accès à vos propos (profil fermé limité à des proches extérieurs à votre métier par exemple). La culture étant un secteur de réseau, ce n’est quasiment jamais  le cas. Donc : NON. Mais surtout, ces actes ont des conséquences potentiellement graves pour vos collègues, dont vous ne vous rendez peut-être pas compte. Ou peut-être qu’elles vous l’ont dit et que vous leur avez ri au nez. En fait, afficher votre sexisme de façon publique ou auprès de votre réseau professionnel fait de vous un sexiste notoire. Et vos collègues sont en droit de refuser de travailler avec vous et d’en aviser l’employeur. Soulignons au passage que c’est la même chose pour des propos racistes, homophobes, transphobes, grossophobes, antisémites… En bonus, même hors cadre de travail, vos propos peuvent relever de l’outrage sexiste et vous êtes passible d’une amende.

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Zoom sur l’outrage sexiste : c’est la fameuse amende dite de « harcèlement de rue », et on pense à tord qu’elle se limite à la rue ou aux transports en commun, et au cas de harcèlement. Pas du tout. Elle concerne tous les types de lieux, y compris les réseaux sociaux. De même, elle ne se limite pas à des propos ou des comportements à caractère sexuel, mais aussi à des propos ou comportements sexistes.


2. Pourquoi les agissements sexistes sont graves ?

Parce que dans le cadre du travail, se trouver dans un environnement hostile, offensant et/ou humiliant a des répercussions :

  • Sur les compétences et les performances professionnelles
  • Sur l’estime de soi
  • Sur la santé psychique et physique
  • Sur le comportement
  • Sur les relations entre les membres d’une équipe et sur sa cohérence
  • Économiques

Concrètement, ces actes peuvent générer un mal être considérable, conduire la personne en dépression, à avoir peur d’aller travailler, à adapter son comportement et sa tenue vestimentaire, lui procurer des insomnies, à éviter de fréquenter des membres de l’équipe, à perdre sa motivation au travail, à se dévaloriser et à perdre confiance en elle… Tout cela peut vous sembler alarmiste, mais c’est une réalité pour beaucoup de femmes. Vraiment beaucoup.

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Les répercussions économiques vont toucher la structure, la compagnie, l’équipe artistique… Mais surtout celles qui subissent ces agissements sexistes : elles peuvent être amenées à refuser des contrats en intermittence avec certaines personnes ou lieux, à être fréquemment en arrêt maladie, à perdre totalement confiance en leurs compétences professionnelles ou artistiques, à démissionner, à abandonner une carrière, à aller travailler dans un autre secteur professionnel… C’est très loin d’être anodin.

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Enfin, le ressenti et les effets d’un tel environnement peuvent varier d’une personne à l’autre, mais aussi évoluer avec le temps ou le degré d’exposition. Ce n’est ni à l’employeur ni aux personnes générant d’un tel environnement de juger des effets produits sur la personne, mais à elle-même. Et sa parole doit être entendue et respectée.

A souligner : un des effets du sexisme est de mettre les femmes en concurrence entre elles. Elles peuvent donc ne pas être soutenues par leurs collègues femmes. A contrario, un environnement sexiste peut avoir des effets sur des hommes qui ne cautionnent pas ce type de comportement et générer un mal être chez eux aussi.

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Ne pas oublier : ce n’est pas parce que personne ne se plaint pas que tout va bien. Le dire reste très difficile. Nous recommandons aux responsables de structures d’être clair.es sur ces sujets et en posture d’écoute, parfois à revoir leur propre comportement, afin d’inviter les personnes éventuellement touchées à aborder le sujet sans crainte. Mieux vaut agir sur le sexisme ordinaire que d’attendre d’avoir à traiter des faits plus graves.

Pour bien prendre conscience de quoi il s’agit, vous pouvez consulter Paye ta note qui regorge, hélas, d’exemples. Les captures d’écran qui ponctuent cet article en sont issues.


3. Concrètement, comment faire ?

En premier lieu, nous invitons évidemment chacun et chacune à observer son environnement de travail ou son comportement, et le cas échéant à faire en sorte de les faire évoluer.

Dans la culture, le sexisme s’abrite souvent derrière le « talent », laissant libre court à des méthodes de travail qui posent franchement problème. Le metteur en scène qui oblige la comédienne à se mettre nue ou à embrasser quelqu’un alors qu’elle ne le veut pas. Le chorégraphe qui touche les corps des interprètes de façon inappropriée lors de répétitions. Le coach scénique qui exige de la musicienne une posture aguicheuse ou sexuelle sur scène alors que ce n’est pas l’image qu’elle veut donner d’elle. L’enseignant qui a des gestes ou des propos inappropriés envers une élève ou une étudiante. L’organisateur d’un tremplin dont le jury est exclusivement constitué d’hommes.

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Autres arguments fréquents derrière lesquels peuvent se cacher les violences sexistes et sexuelles : la liberté d’expression ou la liberté de création. Elles ont des limites, en l’occurrence la loi. Citons par exemple un article de journal qui décrit la performance d’une artiste en des termes sexuels alors que ce n’est pas le propos de l’œuvre, ou le photographe qui prend des photos volées de l’entrejambe de femmes dans les transports en commun.

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Dans ces exemples, tellement loin d’être exhaustifs, il y a quelques faits juridiquement qualifiés d’agressions sexuelles. Et d’autres qui sont des agissements sexistes. L’un qui est un cas potentiel de discrimination. A vous de jouer pour trouver lesquels… Tous peuvent être portés devant la justice.

Les cas de figure dans les arts et la culture sont excessivement nombreux : diversité des disciplines, des métiers, des conditions de travail, des partenariats, des lieux de travail, des contrats de travail… Il est impossible de tous les explorer. Cependant, cet article a pour but de vous mettre la puce à l’oreille, de vous encourager à ne plus subir en silence ou à agir en tant qu’employeur ou employeuse.

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DANS LE CAS D’UN LIEN DE SUBORDINATION

Vous êtes employeur ou employeuse : de la scène nationale au bar qui organise des concerts, en passant par le responsable d’un tournage, quelles sont vos responsabilités ?

Une de vos salariées (y compris une intermittente ou toute personne ayant même momentanément un lien de subordination avec vous) vous fait part d’un problème. Le sexisme est un risque psychosocial à part entière et relève de votre responsabilité en la matière. Ne niez pas ou ne minimisez pas sa situation ou son ressenti : vous n’êtes pas à sa place. Vous êtes dans l’obligation d’agir voire de la mettre en sécurité en ne la mettant plus en contact avec la personne ou en faisant cesser ces agissements.

Concrètement, en premier lieu, recadrez la personne fautive de manière ferme. Si nécessaire, faites-en sorte que les personnes concernées ne collaborent plus, ce qui peut aller d’un changement de bureau, en passant par un aménagement des missions, jusqu’au licenciement de la personne fautive ou à la non reconduction de ses contrats. Cette personne peut faire partie de votre équipe permanente, être un artiste programmé, un technicien qui intervient ponctuellement… Si c’est un prestataire, vous ne devez plus mettre votre salariée en contact avec lui. Il est possible que la personne qui tient de tels propos ou a un tel comportement soit doté d’un certain pouvoir, réel ou symbolique, comme un artiste par exemple, et que cela vous pose un sérieux dilemme. Si vous choisissez de ne pas reconduire le contrat intermittent de la personne qui vous a signalé les faits, il s’agit cette fois de discrimination. Il vous est recommandé de bien prendre en compte les conséquences potentielles de vos choix en matière de recrutement et d’agir dès lors que quelque chose d’anormal est rapporté, afin d’en limiter les potentielles conséquences. Un ferme rappel à l’ordre au technicien qui s‘est permis des remarques peut suffire. Mais il faut le faire et être clair.e.

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Vous êtes salariée : artiste en représentation, chargée de production intermittente ou programmatrice salariée permanente. Vous êtes dans ce cas de figure si vous êtes en CDD, en CDI, en CDDU ou en droits d’auteur salariée compte tenu du caractère régulier et constant de vos interventions dans le cadre d’un service organisé. Vous êtes amenée à travailler avec une ou des personnes qui génèrent chez vous un sentiment d’insécurité, ont un comportement hostile, offensant, humiliant du fait que vous êtes une femme, ou sont notoirement connues pour des faits sexistes, quelle qu’en soit la gravité. Il faut en parler à votre employeur et en laisser une trace écrite (voir la Boîte à Outils de l’AVFT). Dans certains cas, vous pouvez compléter par une main courante ou une plainte.

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Zoom sur la plateforme de signalement des violences sexistes et sexuelles :

le Ministère de l’Intérieur a mis en ligne un outil de signalement des violences sexistes et sexuelles. Nous l’avons testée à 3 reprises, dans 3 villes différentes, et cette plateforme constitue indubitablement un outil incontournable dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Pourquoi ? Tout est dans le fonctionnement. On sait à quel point dire est difficile, à quel point la parole est mise en doute et on connait la crainte de faire face à un.e policier.e et à ses questions.

Il s’agit là d’un chat anonyme accessible 24 heures sur 24, lors duquel vous pouvez échanger avec un.e policier.e formé.e. La personne va vous aider à qualifier les faits, vous indiquer les démarches que vous pouvez faire, vous écouter, vous orienter et le cas échéant vous proposer un RDV pour un dépôt de plainte. Ainsi, en toute sécurité, vous pouvez dire et être entendue, de chez vous ou n’importe où ailleurs. Cette plateforme s’adresse également aux témoins. Et toutes les formes de violences sexuelles et sexistes sont concernées, y compris les agissements sexistes et les outrages sexistes.

Pour y accéder, cliquez ici.

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Vous êtes témoin : avisez en l’employeur ou l’organisateur de l’évènement sur lequel vous vous trouvez et produisez une trace écrite. Le service de police en ligne dédié aux violences sexistes peut vous aider et vous orienter.

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–> De nombreux autres cas de figures existent, si vous n’êtes pas concerné.es par un de ceux ci, vous pouvez vous rapprocher d’organismes tels que l’AVFT.

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Quelques idées…

  • Former les équipes
  • Nommer un.e référent.e formé.e sur le sujet vers qui les personnes victimes ou témoins d’agissements sexistes peuvent s’orienter au sein de votre structure. Les encourager à parler et les assurer que les situations seront prises en compte sans répercussion sur elles.
  • Avoir un discours clair et ferme sur le sujet. L’inscrire dans le règlement intérieur est une obligation. Vous pouvez également l’intégrer dans les contrats de travail et mettre en place un rappel oral de ces dispositions à chaque embauche, même pour un CDDU de quelques heures. Pensez à traduire ces dispositions si vous travaillez avec des personnes étrangères.
  • Écouter sans juger ni minimiser ni dramatiser, prendre en compte et agir. Dans bien des cas, un rappel à l’ordre est suffisant.

Pour conclure, si vous vous trouvez dans une situation telle que celles décrites, quel que soit votre statut, prenez contact avec votre employeur, les représentant.es du personnel, les syndicats, un.e avocat.e ou orientez-vous vers ce service de signalement des violences sexuelles e qui vient d’être mis en place pour dialoguer anonymement avec un.e policier.e dès lors que vous êtes victime ou témoin de violences sexistes et sexuelles. Elle ou il vous écoutera, vous conseillera et vous orientera. Il n’y a pas de « petites choses sans importance ».

A chacun et chacune de bien y réfléchir et d’adapter son comportement afin de trouver toutes et tous ensemble un cadre de travail respectueux des un.es et des autres.

A lire ou consulter : le 1er rapport sur le sexisme en France publié par le HCE.

Le site de l’AVFT (Association Européenne contre les Violences Faites aux Femmes au Travail)

Cet article a été écrit par HF Bretagne avec l’appui d’un avocat et d’autres personnes référentes sur le sujet. Nous les remercions pour leur appui, leur efficacité et leur engagement.

Publié le

Le Mouvement HF exige des actes du Ministère de la Culture contre les violences sexuelles et sexistes

Les témoignages récents qui dénoncent les violences sexuelles et sexistes dans les arts et la culture se multiplient, notamment ceux d’Adèle Haenel et de Valentine Monnier, et obligent les pouvoirs publics, dont le ministère de la Culture, à agir.

Le Mouvement HF, association qui lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans les arts et la culture, dénonce, avec d’autres et depuis son origine en 2008, un système d’oppression institutionnalisé des hommes sur les femmes, une culture du viol et un écosystème sexiste qui persistent du fait d’une réelle omerta.

Nous sommes écœuré·e·s de recueillir quotidiennement des cas de violences sexuelles et sexistes dans tous les secteurs des arts et de la culture et nous avions déjà interpellé le ministère de la Culture et les pouvoirs publics en juillet et septembre derniers.

Dans la Culture, la domination masculine, qui génère ces violences, persiste dans les directions, les régies, sur les plateaux de théâtre, de cinéma, de danse, de musiques…

Les violences sexistes et sexuelles s’abritent souvent derrière le « talent » ou la liberté de création, laissant libre cours à des méthodes de travail scandaleuses et illégales. Le metteur en scène qui oblige la comédienne à se mettre nue ou à embrasser un partenaire alors qu’elle ne le veut pas. Le chorégraphe qui touche les corps des interprètes de façon inappropriée lors de répétitions. Le coach scénique qui exige de la musicienne une posture aguicheuse ou sexuelle sur scène alors que ce n’est pas l’image qu’elle veut donner d’elle. L’enseignant qui a des gestes ou des propos inappropriés envers une élève ou une étudiante. L’organisateur d’un tremplin dont le jury est exclusivement constitué d’hommes…

Depuis deux ans, les affaires de violences sexuelles et sexistes se multiplient mais la plupart restent classées sans suite ou déboutées par la justice, dans un climat d’inertie institutionnelle toxique.

Pire encore, rattaché au ministère de la Culture et membre du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes, un haut fonctionnaire pervers a pu agresser impunément plus de 200 femmes pendant 10 ans sans que les autorités ne les écoutent ni n’interviennent (Libération, 8 novembre 2019).

Le Mouvement HF est las des déclarations d’intention ou de la compassion médiatique du ministre de la Culture.

C’est pourquoi le Mouvement HF :
– Apporte son soutien à toutes les paroles de victimes qui dénoncent ces violences,
– Demande une audition au ministre de la Culture pour exiger la mise en place d’un véritable plan de lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans les arts et la culture sur la base des propositions des syndicats et organisations professionnelles,
– Demande l’application du principe de précaution et du concept de faisceau d’indices concordants, par le retrait provisoire d’un directeur mis en cause et via une clause incluse dans les conventions d’objectifs,
– Demande la mise en place d’une cellule d’écoute et d’accompagnement juridique doublée d’une cellule d’enquête élargie au secteur subventionné,
– Appelle à manifester le samedi 23 novembre 2019 contre les violences sexuelles et sexistes.

Les associations et collectifs de la Fédération interrégionale du Mouvement HF
Rendez-vous le samedi 23 novembre pour la marche contre les violences sexistes et sexuelles
à 14h Paris, place de l’Opéra !
Contact :
Anne GRUMET, présidente du Mouvement HF, membre experte du HCE : 06 24 98 40 68
Attachée de presse : Valérie BRIGNIER : 06 83 54 74 14
POUR ALLER PLUS LOIN
L’article d’HF Bretagne sur les Violences sexistes et sexuelles
La prise de parole d’Adèle Haenel L’intervention d’Iris Brey
Le témoignage d’Emily GonneauL’enquête de Libération
Le volumineux et rigoureux dossier de Mediapart sur les violences sexuelles dans le spectacle
La plateforme de signalement des violences sexistes et sexuelles du Ministère de l’Intérieur