Atelier Femmes et sciences La Maison de l’Enfant et des Découvertes
À partir de 10 ans
Le temps d’un atelier de création audiovisuelle, les enfants et les adolescent·es réaliseront des portraits de femmes qui ont marqué l’histoire culturelle et scientifique de notre pays. Une diffusion des réalisations aura lieu à 17h30 à la Maison de l’Enfant et des Découvertes.
Samedi 19 septembre à 13h à 17h (4h)
Maison de l’Enfant et des Découvertes 4 Avenue Aristide Briand 27000 Evreux Gratuit, sur réservation 02 32 33 47 39 www.med.asso.fr
Concert Ruby Shoes|Special Friend
Organisé en partenariat avec l’association ébroïcienne Vénus in Fuzz. Tout le week-end, le Tangram organise des portes ouvertes et une brocante « Broc’ à Zik » accompagnée le dimanche d’un set des Djettes Ladies in fuzz sur le temps du déjeuner en entrée libre.
Samedi 19 septembre à 20h
Le Kubb, salle de musiques actuelles 1 avenue Aristide Briand 27000 Evreux Concert payant sur place. www.letangram.com
Projections et rencontre Sempre le stesse cose / Août Chloé Inguenaud / Laetitia Spigarelli
Dans le cadre du cycle des « Regards de femmes » proposé par le Tangram, rencontre de deux réalisatrices qui interrogent leur place dans ce monde à travers celles qu’elles filment. Pour Sempre le stresse cose, Chloé Inguenaud a observé durant des années quatre générations de femmes cohabiter dans un minuscule appartement d’un quartier populaire de Naples. Avec Août, Laetitia Spigarelli (derrière et devant la caméra) nous entraine dans un Paris estival dans lequel elle nourrit les chats des habitant·es parti·es en vacances.
Vendredi 18 septembre à 20h (2h)
Théâtre Legendre 1 square Georges Brassens 27000 Evreux Gratuit sur réservation au 02 32 29 63 32 ou sur place www.letangram.com
Une lecture-spectacle à trois voix avec des histoires, des souvenirs, des craintes, des rires en partage. Après avoir plongé dans son histoire familiale vietnamienne, Marine Bachelot Nguyen a demandé à Penda Diouf et Karima El Kharraze de partir, à leur tour, sur les traces de leurs passés sénégalo-ivoirien et marocain, et de la rejoindre sur scène. Ainsi, chacune d’elles vient partager avec ses consœurs la lecture de son propre texte.
Samedi 19 septembre à 18h (1h)
Théâtre Legendre 1 square Georges Brassens 27000 Evreux Gratuit sur réservation au 02 32 29 63 32 ou sur place www.letangram.com
Lecture musicale Avant que j’oublie Anne Pauly / Fanny Corral
Une jeune femme assise à une sorte de bureau livre le récit des heures qui ont suivi la mort de son père. Entre un recueil de mots croisés force 4 et un étui à lunettes en skaï bordeaux, entre découvertes cocasses et souvenirs enfouis, entre rires et larmes, entre dérision et tendresse, Anne Pauly met à nu son « roi misanthrope », son « vieux père carcasse ». Avant que j’oublie, aux éditions Verdier, a remporté le Prix du Livre Inter 2020 ainsi que le Prix Summer 2020.
Dimanche 20 septembre à 17h (1h)
Théâtre Legendre 1 square Georges Brassens 27000 Evreux Gratuit sur réservation au 02 32 29 63 32 ou sur place www.letangram.com
visite commentée Matri-Art,de l’influence des feministes Valerie Boyce
Peintresse franco-américaine installée en Normandie depuis de nombreuses années, Valérie Boyce nous invite à découvir son œuvre et son parcours le temps d’une visite commentée de son atelier. Elle souhaite ainsi temoigner de l’engagement, de la constance, de l’acharnement que doit mettre une artiste feminine pour exister dans le monde de l’art pictural.
Dimanche 20 septembre de 14h à 18h (45 min par visite)
pour un engagement fort en faveur de l’égalité réelle entre les femmes et les hommes dans les secteurs des arts et de la culture.
Dans le cadre des prochaines élections municipales de mars 2020,
l’association HF Normandie qui agit en faveur de l’égalité entre les femmes et
les hommes souhaite interpeller les candidates et les candidats sur ces enjeux dans
les secteurs des arts et la culture.
HF Normandie a été constituée en avril
2011 à l’échelle de la Normandie et a contribué à la création de la Fédération
interrégionale du Mouvement HF dont elle est membre.
Elle se donne pour but
le repérage des inégalités entre les hommes et les femmes dans les milieux de
l’art et de la culture et la mobilisation contre les discriminations observées
dans le but de favoriser l’égalité réelle, la parité et la mixité.
Elle agit en faveur
des droits professionnels et veille à la juste représentation des créatrices,
des œuvres, des idées et des revendications des actrices de la vie culturelle
en incitant à ce que ce débat soit ouvert dans l’espace politique et public.
Après 10 ans de mobilisation, nous constatons que l’égalité Femmes-Hommes
dans les arts et la culture, stagne et parfois même régresse !
Si c’est par le secteur de la culture qu’est arrivée, ces dernières années,
la vague de mobilisation et de dénonciation inédite des violences faites aux
femmes, c’est que les inégalités entre les femmes et les hommes y sont particulièrement
flagrantes. Majoritaires sur les bancs
des écoles d’arts, les femmes disparaissent avec le temps :
• 97% des groupes programmés par les grands festivals de musique sont
composés exclusivement ou majoritairement d’hommes ;
• 85% des expositions-hommage
dans les grands lieux d’exposition sont dédiées à un homme ;
• 72% des avances sur recette du Centre national du
Cinéma vont à des projets menés par des hommes ;
• depuis sa création il y a 70 ans, le festival de
Cannes a décerné 1 palme d’or à une femme ;
• aucune femme ne dirige un théâtre national ou l’un
des 7 Centres nationaux de création musicale ;
• le Panthéon compte 4 femmes et 72 hommes ;
L’État comme certaines collectivités territoriales se sont déjà engagés
dans une démarche d’éga-conditionnalité, en prévoyant des malus financiers pour
les organisations qui ne feront pas progresser la place des femmes dans leur
programmation et leur direction, selon des objectifs chiffrés à définir.
Cette démarche, promue par le Haut
Conseil depuis 2014, repose sur l’idée que les financements publics – 20
milliards d’euros par an dans le secteur de la culture – ne peuvent alimenter
des pratiques inégalitaires. Les
communes sont les premiers financeurs de la Culture en France. Elles disposent
dès lors, y compris au regard de leurs compétences, de leviers d’actions pour
agir en faveur d’une meilleure
répartition et d’une plus juste équité.
Le Mouvement HF encourage à aller plus loin pour opérer un changement
d’échelle. La démarche d’éga-conditionnalité des financements pourrait être
généralisée à l’ensemble de la politique culturelle et l’ensemble des enjeux
relatifs à l’égalité femmes-hommes, c’est-à-dire :
au-delà de la programmation : en amont, à l’accès aux aides à la
création et en aval, à l’accès aux récompenses (nominations,
distinctions, etc.) ;
à la question de l’image des
femmes dans les productions culturelles, avec des objectifs chiffrés pour
lutter contre les représentations dénigrantes, dégradantes ou violentes des
femmes ;
à la question de la mémoire
de la contribution des femmes à l’histoire des arts – ce que l’on appelle le
« matrimoine ».
En effet, notre héritage culturel commun
est composé de notre Patrimoine (ce qui vient des pères) et de notre Matrimoine
(ce qui vient des mères). En réhabilitant la notion de Matrimoine et les femmes
qui le composent, le Mouvement HF souhaite valoriser la mémoire des créatrices
et intellectuelles en contribuant à la transmission et à la visibilité des
œuvres de celles qui nous ont précédées. Il s’agit aussi de faire émerger et de
construire notre matrimoine à venir, en permettant de reconnaître les artistes
contemporaines. Il s’agira dès lors de réunir les Journées Européennes du Patrimoine et du Matrimoine, comme
un seul et même évènement sur nos territoires pour transmettre un héritage
culturel commun plus égalitaire à nos générations futures.
De manière complémentaire, accompagner la sensibilisation aux
stéréotypes de sexe pour l’ensemble du secteur et demander à toute
organisation percevant des financements, de communiquer sur les numéros
d’écoute et d’orientation pour les victimes de violences (3919 notamment).
Pour y parvenir, il faudra en passer par la déconstruction de la notion
de talent, aujourd’hui critère absolu de sélection, trop souvent présenté
comme naturel, alors qu’il est le fruit d’une construction sociale.
En raison du sexisme, les femmes ne reçoivent pas la même formation, n’ont
pas accès aux mêmes réseaux ni aux mêmes moyens pour créer une œuvre, ne
disposent pas du même temps pour préparer une exposition ou pour répéter.
« On ne nait pas génie, on le devient », disait Simone de Beauvoir. A
moyens égaux, le talent le sera aussi !
Pour sortir de ce constat d’immobilisme une vingtaine de recommandations (à
retrouver en détails dans le rapport du HCE) ont été formulées pour créer
un environnement favorable à une politique culturelle intégrant pleinement l’objectif
d’égalité femmes-hommes, parmi lesquelles :
Renforcer les personnes-clés et les
dispositifs de l’égalité femmes-hommes au sein de l’architecture administrative ;
Instaurer, pour toutes les structures
culturelles percevant des subventions publiques,
des objectifs chiffrés obligatoires de
progression (part des femmes parmi les bénéficiaires des fonds publics,
image des femmes dans les productions culturelles soutenues par des fonds
publics, part des femmes dans la politique mémorielle), jusqu’à atteindre une
répartition égale ;
Intégrer la démarche de l’éga-conditionnalité aux financements publics alloués
par les collectivités territoriales et aux cadres contractuels existants (conventions
d’objectifs et de moyens ou de performance, conventions pluriannuelles de
gestion, cahiers des charges, lettres de mission adressées par les tutelles aux
directeur·trice·s de tous les établissements publics et subventionnés,
etc.). Prévoir des indicateurs relatifs
à la place des femmes artistes parmi les artistes impliqué·e·s à toutes les
étapes de la production culturelle ;
Prévoir des indicateurs relatifs à l’image des
femmes dans les productions culturelles
et réaliser un guide « Qu’est-ce qu’un projet culturel non sexiste ? » à
diffuser largement.
Prévoir des objectifs chiffrés de progression concernant la part des femmes et
des hommes représenté·es ainsi que l’image des femmes, pour l’ensemble des
bénéficiaires de fonds publics ;
Mettre en œuvre et assurer le suivi des
dispositions garantissant l’égal accès des
femmes et des hommes aux fonctions de direction d’établissements publics dans
l’ensemble des secteurs de la culture ;
Étendre à l’ensemble des organisations
bénéficiant de fonds publics l’obligation de
mettre en place, pour le recrutement du ou de la dirigeant·e, une procédure de
sélection assurant l’égalité de traitement des candidat·e·s et assurant une
présélection d’un nombre restreint de candidat·e·s, prenant en compte le
respect du principe d’égal accès des femmes et des hommes. Veiller à la parité
dans tous les conseils d’administration, commissions et jurys ;
Développer des travaux de recherche
nécessaires à la réhabilitation de la place des
femmes artistes dans l’histoire des arts ;
Réhabiliter la contribution des femmes à
l’histoire des arts dans les dispositifs de
valorisation de l’héritage national existant, en fixant des objectifs chiffrés
de progression jusqu’à parvenir à l’égalité dans la mesure du possible
(monuments consacrés à la mémoire des femmes ayant lutté pour les droits des
femmes, noms de rues et de bâtiments, programmes scolaires et d’examen, œuvres
acquises par les musées, etc). Développer des initiatives visant spécifiquement
à rendre visible la contribution des femmes à l’histoire des arts ;
Prévenir les violences sexistes et sexuelles
dans le milieu culturel et artistique et
accompagner les victimes.
A l’heure où l’omerta sur
les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes et sur la culture du viol
dans les arts et la culture commence enfin à se lever, le Mouvement HF exige
des actes des pouvoirs publics et apporte son soutien à toutes les paroles de
victimes qui dénoncent ces violences.
Les élu·e·s de nos communes doivent eux aussi se saisir de ces problématiques et agir pleinement à leur niveau.
L’égalité entre les femmes et les hommes est un combat qui nécessite d’agir à tous les niveaux, en faveur d’une société plus juste et plus démocratique, soucieuse de ne pas discriminer la moitié de notre Humanité.
L’association HF Normandie souhaite que les
candidat·e·s aux prochaines élections municipales intègrent ces enjeux à leurs
programmes. Il en va de la responsabilité de chacun et chacune d’agir à son
endroit.
Depuis trop longtemps, nous entendons des femmes dire leurs difficultés à travailler dans un environnement parfois ouvertement sexiste, tout en ayant parfois à le subir nous-même. Le dernier témoignage porté à notre connaissance nous a fait réfléchir : c’est fou à quel point nous sommes nombreuses à être concernées ! Comment se fait-il que la loi ne nous protège pas ? Et bien si, la loi nous protège. Mais nous ne le savons pas.
C’est un fléau à considérer impérativement, mais peu évoqué et pris en compte du fait d’une large méconnaissance de ce que c’est, de ce que ça fait et ce que l’on peut ou doit faire. Sans parler de la difficulté à le dire.
1. Les agissements sexistes, qu’est ce que c’est ?
Reprenons les bases. Il y a plusieurs notions à avoir en tête : le sexisme, les violences sexuelles et les violences sexistes.
+ Le sexisme : il est clair que le sexisme est très mal connu et très mal défini. Le Larousse étant assez laconique à ce sujet : « attitude discriminatoire fondée sur le sexe ». Il reste une notion floue voire carrément inconnue pour bon nombre de personnes.
Dans son 1er état des lieux du sexisme en France, le Haut Conseil à l’Égalité en propose donc une définition plus étayée : idéologie qui repose sur le postulat de l’infériorité des femmes par rapport aux hommes, d’une part, et d’autre part, un ensemble de manifestations des plus anodines en apparence (remarques…) aux plus graves (viols, meurtres…). Ces manifestations ont pour objet de délégitimer, stigmatiser, humilier ou violenter les femmes et ont des effets sur elles (estime de soi, santé psychique et physique et modification des comportements).
+ Les violences sexuelles : elles regroupent le viol (tout acte de pénétration sexuelle commis par violence, contrainte, menace ou surprise), les agressions sexuelles (acte à caractère sexuel sans pénétration commis par violence, contrainte ou surprise, y compris le fait de contraindre à se livrer à des activités sexuelles avec un tiers), l’exhibition sexuelle, le voyeurisme (y compris le délit de captation d’images impudiques, avis aux photographes amateurs et professionnels) et l’administration de substances en vue de commettre un viol ou une agression sexuelle.
+ Les violences sexistes : elles n’ont pas de définition juridique stricte et regroupent un large spectre de faits. Parmi elles, on trouve les actes de discrimination en raison du sexe, le harcèlement sexuel, l’outrage sexiste et… Les agissements sexistes.
Les agissements sexistes sont spécifiques au Code du Travail et se limitent donc à la sphère professionnelle. Le Code du Travail dispose que « Nul ne doit subir d’agissement sexiste, défini comme tout agissement lié au sexe d’une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant ». (C. trav., art. L. 1142-2-1).
Ces agissements sont un véritable fléau plus que répandu : ils bénéficient d’une large tolérance sociétale, quand ils ne sont pas carrément encouragés dans certains milieux. Il est donc urgent de savoir qu’ils sont réprimés par la loi. Et lourd de conséquences pour celles qui le subissent, comme pour l’environnement de travail. Et oui… On est en train de parler des remarques sur les vêtements, le corps, la parentalité, la sexualité, des blagues, des coupures de paroles, de propos méprisants en raison du sexe de la personne, de tâches pourtant communes qui échoient systématiquement aux femmes d’une équipe (prise de notes, café, vaisselle…), d’injures. Aïe… Vous voyez un peu l’ampleur du phénomène ?
C’est ce qu’on appelle un phénomène systémique et cette dimension explique en outre qu’il soit possible d’être sexiste sans le vouloir ou même en croyant bien faire sans pour autant considérer sciemment que les femmes sont inférieures. Nous sommes toutes et tous porteur.euses de représentations et conditionné.es par des stéréotypes, souvent de manière inconsciente. Et hommes comme femmes peuvent avoir des agissements sexistes, les encourager ou les tolérer. Chacun et chacune étant imprégné.e de ce système, on donne à nos actes l’apparence d’un choix libre, conscient et assumé.
Le cas des réseaux sociaux : vie privée ou vie professionnelle ?
L’agissement sexiste s’applique au domaine professionnel uniquement, certes. Mais si vous adorez publier des photos ou des propos humiliants/offensants sur les femmes et que vous pensez avoir le droit de le faire sur les réseaux sociaux puisque c’est votre vie « privée », et bien… Oui, si les personnes avec lesquelles vous êtes amenées à travailler n’ont pas accès à vos propos (profil fermé limité à des proches extérieurs à votre métier par exemple). La culture étant un secteur de réseau, ce n’est quasiment jamais le cas. Donc : NON. Mais surtout, ces actes ont des conséquences potentiellement graves pour vos collègues, dont vous ne vous rendez peut-être pas compte. Ou peut-être qu’elles vous l’ont dit et que vous leur avez ri au nez. En fait, afficher votre sexisme de façon publique ou auprès de votre réseau professionnel fait de vous un sexiste notoire. Et vos collègues sont en droit de refuser de travailler avec vous et d’en aviser l’employeur. Soulignons au passage que c’est la même chose pour des propos racistes, homophobes, transphobes, grossophobes, antisémites… En bonus, même hors cadre de travail, vos propos peuvent relever de l’outrage sexiste et vous êtes passible d’une amende.
Zoom sur l’outrage sexiste : c’est la fameuse amende dite de « harcèlement de rue », et on pense à tord qu’elle se limite à la rue ou aux transports en commun, et au cas de harcèlement. Pas du tout. Elle concerne tous les types de lieux, y compris les réseaux sociaux. De même, elle ne se limite pas à des propos ou des comportements à caractère sexuel, mais aussi à des propos ou comportements sexistes.
2. Pourquoi les agissements sexistes sont graves ?
Parce que dans le cadre du travail, se trouver dans un environnement hostile, offensant et/ou humiliant a des répercussions :
Sur les compétences et les performances professionnelles
Sur l’estime de soi
Sur la santé psychique et physique
Sur le comportement
Sur les relations entre les membres d’une équipe et sur sa cohérence
Économiques
Concrètement, ces actes peuvent générer un mal être considérable, conduire la personne en dépression, à avoir peur d’aller travailler, à adapter son comportement et sa tenue vestimentaire, lui procurer des insomnies, à éviter de fréquenter des membres de l’équipe, à perdre sa motivation au travail, à se dévaloriser et à perdre confiance en elle… Tout cela peut vous sembler alarmiste, mais c’est une réalité pour beaucoup de femmes. Vraiment beaucoup.
Les répercussions économiques vont toucher la structure, la compagnie, l’équipe artistique… Mais surtout celles qui subissent ces agissements sexistes : elles peuvent être amenées à refuser des contrats en intermittence avec certaines personnes ou lieux, à être fréquemment en arrêt maladie, à perdre totalement confiance en leurs compétences professionnelles ou artistiques, à démissionner, à abandonner une carrière, à aller travailler dans un autre secteur professionnel… C’est très loin d’être anodin.
Enfin, le ressenti et les effets d’un tel environnement peuvent varier d’une personne à l’autre, mais aussi évoluer avec le temps ou le degré d’exposition. Ce n’est ni à l’employeur ni aux personnes générant d’un tel environnement de juger des effets produits sur la personne, mais à elle-même. Et sa parole doit être entendue et respectée.
A souligner : un des effets du sexisme est de mettre les femmes en concurrence entre elles. Elles peuvent donc ne pas être soutenues par leurs collègues femmes. A contrario, un environnement sexiste peut avoir des effets sur des hommes qui ne cautionnent pas ce type de comportement et générer un mal être chez eux aussi.
Ne pas oublier : ce n’est pas parce que personne ne se plaint pas que tout va bien. Le dire reste très difficile. Nous recommandons aux responsables de structures d’être clair.es sur ces sujets et en posture d’écoute, parfois à revoir leur propre comportement, afin d’inviter les personnes éventuellement touchées à aborder le sujet sans crainte. Mieux vaut agir sur le sexisme ordinaire que d’attendre d’avoir à traiter des faits plus graves.
Pour bien prendre conscience de quoi il s’agit, vous pouvez consulter Paye ta note qui regorge, hélas, d’exemples. Les captures d’écran qui ponctuent cet article en sont issues.
3. Concrètement, comment faire ?
En premier lieu, nous invitons évidemment chacun et chacune à observer son environnement de travail ou son comportement, et le cas échéant à faire en sorte de les faire évoluer.
Dans la culture, le sexisme s’abrite souvent derrière le « talent », laissant libre court à des méthodes de travail qui posent franchement problème. Le metteur en scène qui oblige la comédienne à se mettre nue ou à embrasser quelqu’un alors qu’elle ne le veut pas. Le chorégraphe qui touche les corps des interprètes de façon inappropriée lors de répétitions. Le coach scénique qui exige de la musicienne une posture aguicheuse ou sexuelle sur scène alors que ce n’est pas l’image qu’elle veut donner d’elle. L’enseignant qui a des gestes ou des propos inappropriés envers une élève ou une étudiante. L’organisateur d’un tremplin dont le jury est exclusivement constitué d’hommes.
Autres arguments fréquents derrière lesquels peuvent se cacher les violences sexistes et sexuelles : la liberté d’expression ou la liberté de création. Elles ont des limites, en l’occurrence la loi. Citons par exemple un article de journal qui décrit la performance d’une artiste en des termes sexuels alors que ce n’est pas le propos de l’œuvre, ou le photographe qui prend des photos volées de l’entrejambe de femmes dans les transports en commun.
Dans ces exemples, tellement loin d’être exhaustifs, il y a quelques faits juridiquement qualifiés d’agressions sexuelles. Et d’autres qui sont des agissements sexistes. L’un qui est un cas potentiel de discrimination. A vous de jouer pour trouver lesquels… Tous peuvent être portés devant la justice.
Les cas de figure dans les arts et la culture sont excessivement nombreux : diversité des disciplines, des métiers, des conditions de travail, des partenariats, des lieux de travail, des contrats de travail… Il est impossible de tous les explorer. Cependant, cet article a pour but de vous mettre la puce à l’oreille, de vous encourager à ne plus subir en silence ou à agir en tant qu’employeur ou employeuse.
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DANS LE CAS D’UN LIEN DE SUBORDINATION
Vous êtes employeur ou employeuse : de la scène nationale au bar qui organise des concerts, en passant par le responsable d’un tournage, quelles sont vos responsabilités ?
Une de vos salariées (y compris une intermittente ou toute personne ayant même momentanément un lien de subordination avec vous) vous fait part d’un problème. Le sexisme est un risque psychosocial à part entière et relève de votre responsabilité en la matière. Ne niez pas ou ne minimisez pas sa situation ou son ressenti : vous n’êtes pas à sa place. Vous êtes dans l’obligation d’agir voire de la mettre en sécurité en ne la mettant plus en contact avec la personne ou en faisant cesser ces agissements.
Concrètement, en premier lieu, recadrez la personne fautive de manière ferme. Si nécessaire, faites-en sorte que les personnes concernées ne collaborent plus, ce qui peut aller d’un changement de bureau, en passant par un aménagement des missions, jusqu’au licenciement de la personne fautive ou à la non reconduction de ses contrats. Cette personne peut faire partie de votre équipe permanente, être un artiste programmé, un technicien qui intervient ponctuellement… Si c’est un prestataire, vous ne devez plus mettre votre salariée en contact avec lui. Il est possible que la personne qui tient de tels propos ou a un tel comportement soit doté d’un certain pouvoir, réel ou symbolique, comme un artiste par exemple, et que cela vous pose un sérieux dilemme. Si vous choisissez de ne pas reconduire le contrat intermittent de la personne qui vous a signalé les faits, il s’agit cette fois de discrimination. Il vous est recommandé de bien prendre en compte les conséquences potentielles de vos choix en matière de recrutement et d’agir dès lors que quelque chose d’anormal est rapporté, afin d’en limiter les potentielles conséquences. Un ferme rappel à l’ordre au technicien qui s‘est permis des remarques peut suffire. Mais il faut le faire et être clair.e.
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Vous êtes salariée : artiste en représentation, chargée de production intermittente ou programmatrice salariée permanente. Vous êtes dans ce cas de figure si vous êtes en CDD, en CDI, en CDDU ou en droits d’auteur salariée compte tenu du caractère régulier et constant de vos interventions dans le cadre d’un service organisé. Vous êtes amenée à travailler avec une ou des personnes qui génèrent chez vous un sentiment d’insécurité, ont un comportement hostile, offensant, humiliant du fait que vous êtes une femme, ou sont notoirement connues pour des faits sexistes, quelle qu’en soit la gravité. Il faut en parler à votre employeur et en laisser une trace écrite (voir la Boîte à Outils de l’AVFT). Dans certains cas, vous pouvez compléter par une main courante ou une plainte.
Zoom sur la plateforme de signalement des violences sexistes et sexuelles :
le Ministère de l’Intérieur a mis en ligne un outil de signalement des violences sexistes et sexuelles. Nous l’avons testée à 3 reprises, dans 3 villes différentes, et cette plateforme constitue indubitablement un outil incontournable dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Pourquoi ? Tout est dans le fonctionnement. On sait à quel point dire est difficile, à quel point la parole est mise en doute et on connait la crainte de faire face à un.e policier.e et à ses questions.
Il s’agit là d’un chat anonyme accessible 24 heures sur 24, lors duquel vous pouvez échanger avec un.e policier.e formé.e. La personne va vous aider à qualifier les faits, vous indiquer les démarches que vous pouvez faire, vous écouter, vous orienter et le cas échéant vous proposer un RDV pour un dépôt de plainte. Ainsi, en toute sécurité, vous pouvez dire et être entendue, de chez vous ou n’importe où ailleurs. Cette plateforme s’adresse également aux témoins. Et toutes les formes de violences sexuelles et sexistes sont concernées, y compris les agissements sexistes et les outrages sexistes.
Vous êtes témoin : avisez en l’employeur ou l’organisateur de l’évènement sur lequel vous vous trouvez et produisez une trace écrite. Le service de police en ligne dédié aux violences sexistes peut vous aider et vous orienter.
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–> De nombreux autres cas de figures existent, si vous n’êtes pas concerné.es par un de ceux ci, vous pouvez vous rapprocher d’organismes tels que l’AVFT.
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Quelques idées…
Former les équipes
Nommer un.e référent.e formé.e sur le sujet vers qui les personnes victimes ou témoins d’agissements sexistes peuvent s’orienter au sein de votre structure. Les encourager à parler et les assurer que les situations seront prises en compte sans répercussion sur elles.
Avoir un discours clair et ferme sur le sujet. L’inscrire dans le règlement intérieur est une obligation. Vous pouvez également l’intégrer dans les contrats de travail et mettre en place un rappel oral de ces dispositions à chaque embauche, même pour un CDDU de quelques heures. Pensez à traduire ces dispositions si vous travaillez avec des personnes étrangères.
Écouter sans juger ni minimiser ni dramatiser, prendre en compte et agir. Dans bien des cas, un rappel à l’ordre est suffisant.
Pour conclure, si vous vous trouvez dans une situation telle que celles décrites, quel que soit votre statut, prenez contact avec votre employeur, les représentant.es du personnel, les syndicats, un.e avocat.e ou orientez-vous vers ce service de signalement des violences sexuelles e qui vient d’être mis en place pour dialoguer anonymement avec un.e policier.e dès lors que vous êtes victime ou témoin de violences sexistes et sexuelles. Elle ou il vous écoutera, vous conseillera et vous orientera. Il n’y a pas de « petites choses sans importance ».
A chacun et chacune de bien y réfléchir et d’adapter son comportement afin de trouver toutes et tous ensemble un cadre de travail respectueux des un.es et des autres.
Le site de l’AVFT (Association Européenne contre les Violences Faites aux Femmes au Travail)
Cet article a été écrit par HF Bretagne avec l’appui d’un avocat et d’autres personnes référentes sur le sujet. Nous les remercions pour leur appui, leur efficacité et leur engagement.
Les témoignages récents qui dénoncent les violences sexuelles et sexistes dans les arts et la culture se multiplient, notamment ceux d’Adèle Haenel et de Valentine Monnier, et obligent les pouvoirs publics, dont le ministère de la Culture, à agir.
Le Mouvement HF, association qui lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans les arts et la culture, dénonce, avec d’autres et depuis son origine en 2008, un système d’oppression institutionnalisé des hommes sur les femmes, une culture du viol et un écosystème sexiste qui persistent du fait d’une réelle omerta.
Nous sommes écœuré·e·s de recueillir quotidiennement des cas de violences sexuelles et sexistes dans tous les secteurs des arts et de la culture et nous avions déjà interpellé le ministère de la Culture et les pouvoirs publics en juillet et septembre derniers.
Dans la Culture, la domination masculine, qui génère ces violences, persiste dans les directions, les régies, sur les plateaux de théâtre, de cinéma, de danse, de musiques…
Les violences sexistes et sexuelles s’abritent souvent derrière le « talent » ou la liberté de création, laissant libre cours à des méthodes de travail scandaleuses et illégales. Le metteur en scène qui oblige la comédienne à se mettre nue ou à embrasser un partenaire alors qu’elle ne le veut pas. Le chorégraphe qui touche les corps des interprètes de façon inappropriée lors de répétitions. Le coach scénique qui exige de la musicienne une posture aguicheuse ou sexuelle sur scène alors que ce n’est pas l’image qu’elle veut donner d’elle. L’enseignant qui a des gestes ou des propos inappropriés envers une élève ou une étudiante. L’organisateur d’un tremplin dont le jury est exclusivement constitué d’hommes…
Depuis deux ans, les affaires de violences sexuelles et sexistes se multiplient mais la plupart restent classées sans suite ou déboutées par la justice, dans un climat d’inertie institutionnelle toxique.
Pire encore, rattaché au ministère de la Culture et membre du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes, un haut fonctionnaire pervers a pu agresser impunément plus de 200 femmes pendant 10 ans sans que les autorités ne les écoutent ni n’interviennent (Libération, 8 novembre 2019).
Le Mouvement HF est las des déclarations d’intention ou de la compassion médiatique du ministre de la Culture.
C’est pourquoi le Mouvement HF : – Apporte son soutien à toutes les paroles de victimes qui dénoncent ces violences, – Demande une audition au ministre de la Culture pour exiger la mise en place d’un véritable plan de lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans les arts et la culture sur la base des propositions des syndicats et organisations professionnelles, – Demande l’application du principe de précaution et du concept de faisceau d’indices concordants, par le retrait provisoire d’un directeur mis en cause et via une clause incluse dans les conventions d’objectifs, – Demande la mise en place d’une cellule d’écoute et d’accompagnement juridique doublée d’une cellule d’enquête élargie au secteur subventionné, – Appelle à manifester le samedi 23 novembre 2019 contre les violences sexuelles et sexistes.
Les associations et collectifs de la Fédération interrégionale du Mouvement HF
Rendez-vous le samedi 23 novembre pour la marche contre les violences sexistes et sexuelles à 14h Paris, place de l’Opéra !
Contact : Anne GRUMET, présidente du Mouvement HF, membre experte du HCE : 06 24 98 40 68 Attachée de presse : Valérie BRIGNIER : 06 83 54 74 14
PAYE TA NOTE dénonce le sexisme dans le monde de la musique en recueillant des témoignages et en comptablisant la présence réélle des femmesau sein des orchestres, des structures mais également dans les programmations.
Les Journées du Matrimoine s’imposent comme un rendez-vous incontournable en Normandie !
Peut-être même, parlerons-nous enfin bientôt des « Journées du Patrimoine et du Matrimoine », afin d’instaurer sur ses deux pieds d’égalité notre héritage culturel commun.
Car le mot « Matrimoine », doit-on encore le rappeler, n’est pas un néologisme, mais existait bel et bien par le passé. Il apparaît en 1155 en ancien français et désigne au départ les biens matériels et maternels, alors hérités de la mère. Dès 1405, il est utilisé par Christine de Pizan au sens d’héritage culturel des femmes dans son livre La Cité des dames. Il est donc désormais indispensable de réhabiliter ce terme évincé, pour valoriser la succession des femmes de notre histoire collective.
Ne pas écarter un pan entier de notre histoire collective ni ses créatrices ou chercheuses, souvent précurseuses, voilà l’une des ambitions du Mouvement HF qui œuvre pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans les secteurs des arts et de la culture.
HF Normandie élargit donc encore cette 3ème édition des Journées du Matrimoine 2019 pour sensibiliser à ces enjeux tous les publics, jeunes et moins jeunes, et leur offrir une nouvelle occasion de découvrir ou de redécouvrir l’œuvre des grandes figures féminines de notre histoire régionale, nationale ou internationale.
Car les femmes artistes, autrices, intellectuelles, sont nombreuses. Tout comme celles qui créent aujourd’hui et constitueront demain notre Matrimoine.
Pour atteindre l’égalité entre les femmes et les hommes il est nécessaire d’agir à tous les niveaux, en faveur d’une société plus juste et plus démocratique, soucieuse de ne pas discriminer la moitié de notre humanité.
Les femmes artistes et créatrices contemporaines ne veulent plus attendre encore des années que leur talent soit reconnu, que les moyens qui leurs sont alloués soient équivalents à ceux de leurs pairs, au risque, comme leurs aînées, d’être encore évincées, oubliées, invisibilisées.
Avec l’ensemble de nos précieux partenaires, nous vous proposons cette année 56 projets artistiques et culturels dans 44 lieux des 5 départements de Normandie.
Un programme varié, accessible à tout·e·s, qui prouve combien les femmes ont su produire ou créer et qu’elles inspirent ou suscitent de nombreuses et riches productions.
Parmi elles, sont notamment mis à l’honneur et en lumière :
Le parcours et l’œuvre de la rouennaise Juliette Billard, première femme architecte à être reçue et diplômée de l’école nationale des Beaux-Arts ;
Les recherches des femmes scientifiques évincées par « l’effet Matilda » ;
Des concerts pour célébrer la musique de Mel Bonis ou Amy Beach à Jeanne Added, une conférence de Sophie Rosemont pour mettre en lumière la place des femmes dans les musiques actuelles ;
Plusieurs expositions autour des œuvres de Berthe Morisot, Louise Bourgeois, Sonia Delaunay, Yvonne Guégan jusqu’à Léa Colin, Lou Parisot ou Marie-Margaux Bonamy ;
Des textes d’autrices et de poétesses, d’Olympe de Gouges à Claire de Duras ou Colette ;
Des portraits de femmes célèbres ou anonymes dans toutes leurs diversités, en images, en musique, en paroles.
Expositions, spectacles, concerts, visites guidées, lectures, conférences, projections … autant de propositions à découvrir, partout en Normandie.
Belles JDM 2019 à toutes et tous en Normandie !
L’équipe d’HF Normandie
Rozenn Bartra, Valérie Diome, Anne-Sophie Pauchet, José Sagit et Nadia Sahali. Coordination : Faustine Le Bras et les bénévoles de l’association.
Les Journées du Matrimoine sont organisées chaque année en regard des Journées Européennes du Patrimoine afin de valoriser l’apport des créatrices et intellectuelles dans notre histoire collective et d’instaurer sur un pied d’égalité notre héritage culturel commun !
Du 19 au 22 septembre, cette 3e édition, invite tous les publics, jeunes et moins jeunes, à découvrir ou à redécouvrir l’œuvre des grandes figures féminines, connues ou méconnues, de notre histoire régionale, nationale ou internationale.
Retrouvez le programme détaillé des 56 projets artistiques et culturels dans 44 lieux des 5 départements de Normandie, accessible à toutes et tous.
Samedi 9 mars une centaine de personnes ont assisté, avec émotion, à la pose de plaques commémoratives sur les immeubles où ont vécus Simone de Beauvoir et Amélie Bosquet. A l’issue de la déambulation musicale et théâtrale animée par Aurélie Daniel, la plaque en l’honneur de Denise Holstein a été dévoilée à l’hôtel de Ville. Elle sera très prochainement apposée rue Jeanne d’Arc.
Toute l’équipe d’HF Normandie est fière d’avoir participé à la reconnaissance de leur appartenance au Matrimoine et à l’héritage culturel rouennais !
Merci à la Ville de Rouen pour son engagement et à la compagnie du P’tit Ballon et aux balades rouennaises pour leur détermination et leur talent.
Principe constitutionnel depuis 1964, l’égalité entre les femmes et les hommes concerne différents aspects de la vie sociale, et notamment professionnelle. Avec L’Observatoire de l’égalité entre femmes et hommes dans la culture et la communication, le ministère de la Culture – doublement labellisé Diversité-Égalité par l’Afnor en 2017 – s’est doté, depuis 2013, d’un outil d’évaluation de la place des femmes dans le champ culturel et de mesure des inégalités qui y ont cours, saisies à l’aide d’indicateurs comme l’accès aux postes de direction, la rémunération, la consécration artistique ou encore la visibilité dans les médias. Établi avec l’aide des services d’administration centrale, des opérateurs du ministère, des organismes de gestion du régime social d’artiste auteur et des droits d’auteur, l’Observatoire s’efforce de couvrir l’ensemble des professions et des secteurs culturels.
Les données suivies depuis maintenant sept ans permettent de mesurer les progrès accomplis pour une part plus juste des femmes dans ce champ qu’elles investissement majoritairement : elles forment en eff et la majorité des étudiants de l’enseignement supérieur Culture, sont plus engagées que leurs homologues masculins en termes de pratiques culturelles et artistiques en amateur, et sont aussi en première ligne pour transmettre le goût culturel à leurs enfants. Mais les chiffres sont aussi implacables et viennent rappeler que le combat est loin d’être gagné. L’absence de consécration des femmes aux concours, prix et distinctions artistiques ressemble encore trop souvent à un déni de valeur et certains pans de la vie culturelle semblent rester sourds à l’injonction d’égalité.
Saviez-vous que Simone de Beauvoir a vécu à Rouen et enseigné au lycée Jeanne d’Arc? Ce même lycée où étudiait Denise Holstein en 1943 quand elle a été déportée avec toute sa famille.
Connaissez-vous Amélie Bosquet, autrice contemporaine de Flaubert qui a écrit notamment sur la condition des ouvrières de Rouen ?
A l’occasion des Journées du Matrimoine en Normandie, la visite commentée et théâtralisée « Rouen au féminin… ! » (proposée par la compagnie du P’tit Ballon en association avec Les balades rouennaises) leur a rendu femmage.
A l’issue de la déambulation, une spectatrice s’est étonnée que les résidences de ces femmes illustres ne soient pas identifiées dans la ville. Suite à cette interpellation citoyenne, la Ville de Rouen a décidé la pose de plaques commémoratives sur les immeubles où ont séjourné Amélie Bosquet, autrice (1815-1904), Denise Holstein, rescapée d’Auschwitz (née à Rouen en 1927) et Simone de Beauvoir, philosophe et femme de lettres (1908-1986).
Désormais et de manière pérenne leur appartenance au Matrimoine et à l’héritage culturel rouennais est connu de tout.e.s !
Le samedi 9 mars, venez célébrer la pose de plaques commémoratives sur les immeubles où ces femmes exceptionnelles ont vécus dans une joyeuse déambulation théâtrale et musicale !
RDV à 14h au Square Verdrel (côté rue Jeanne d’Arc) à Rouen.
Dans le cadre de « Rouen donne des Elles« .
En partenariat avec la Ville de Rouen, HF Normandie, la cie du P’tit ballon et Les balades rouennaises.