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Appel à projets 2023 – Journées du Matrimoine en Normandie

Le Mouvement HF agit en faveur de l’égalité réelle entre les Femmes et les Hommes dans les secteurs des Arts et de la Culture. Constitué de plusieurs collectifs et associations régionales, il se réunit au sein d’une Fédération interrégionale et développe des partenariats à l’échelle européenne et internationale.

En luttant depuis 2011 contre toutes formes de discriminations observées, HF Normandie souhaite contribuer à ce que le secteur artistique et culturel soit l’expression d’une société en mouvement, soucieuse d’égalité et de démocratie.

Chaque année, depuis 2015, le Mouvement HF associe
collectivités publiques, institutions culturelles, équipes artistiques, acteurs et actrices de la société civile

dans toute la France pour organiser les Journées du Matrimoine.

Conférences, expositions, spectacles, visites commentées, projections : construisons ensemble l’évènement du 14 au 17 septembre 2023 !

Notre héritage culturel est composé de notre patrimoine (ce qui vient des pères) et de notre matrimoine (ce qui vient des mères). En réhabilitant la notion de matrimoine, terme qui existait dès le Moyen Âge, le Mouvement HF souhaite valoriser la mémoire des créatrices et intellectuelles en contribuant à la transmission et à la visibilité des œuvres de celles qui nous ont précédées. Il s’agit aussi de faire émerger et de construire notre matrimoine à venir, en permettant aux artistes contemporaines de faire reconnaitre leur talent.

L’égalité entre femmes et hommes nécessite une revalorisation de l’héritage des femmes.
Dès lors, Matrimoine et Patrimoine, constituent ensemble notre héritage culturel commun.

Vous souhaitez participer, accueillir ou proposer un projet ?
Un appel à projets est ouvert jusqu’au 9 avril 2023.

Conditions d’éligibilité :

L’appel à projets concerne toute proposition mettant à l’honneur les femmes créatrices, penseuses, chercheuses d’hier et d’aujourd’hui, célèbres, méconnues ou inconnues.

Ces projets peuvent être présentés par :

  • Des structures culturelles et/ou collectivités publiques de Normandie (musées, sites, théâtres et salles de spectacles/concerts, écoles et galeries d’art, cinémas, bibliothèques, conservatoires…)
    Chaque structure peut :
    – proposer une ou plusieurs actions s’inscrivant dans sa programmation ou ses activités à cette période ;
    – et/ou accueillir un projet sélectionné par le comité de pilotage.
  • Des artistes et compagnies professionnelles de toutes disciplines ;
  • Des artistes et équipes artistiques amatrices de toutes disciplines ;
  • Des citoyen·nes qui souhaitent s’engager ;

    Les projets artistiques présentés, s’ils ne disposent pas de structure ou de lieu susceptible de les accueillir, seront relayés par l’association HF Normandie auprès des partenaires afin de favoriser leur réalisation.

Sélection des projets :

Les projets seront sélectionnés par un comité de pilotage composé de l’association HF Normandie et de ses partenaires institutionnels.

Le comité pourra solliciter la collaboration de structures partenaires : l’ODIA Normandie, Normandie Images, Normandie Livre & Lecture, La Fabrique de Patrimoines en Normandie, Norma…

Il étudiera l’ensemble des propositions adressées et favorisera la mise en relation des projets artistiques avec les structures culturelles partenaires susceptibles de les accueillir.

Les projets seront sélectionnés sur dossier, au regard de leur pertinence par rapport aux enjeux du Matrimoine et de l’égalité entre les femmes et les hommes (tant dans leur conception que dans leur mise en œuvre), de leur exigence artistique et culturelle et de leur faisabilité technique. Une attention particulière sera portée aux projets reflétant la diversité artistique et culturelle de notre société et aux propositions accessibles au plus grand nombre, y compris les personnes en situation de handicap.

Les propositions jeune public et familiales y compris sur le temps scolaire seront spécifiquement étudiées afin d’offrir aux plus jeunes générations des références et des modèles à même de constituer un héritage culturel plus égalitaire.

Les propositions artistiques et actions culturelles retenues :

  • seront confirmées avant le 1er juin 2023 ;
  • devront être organisées et financées par les structures porteuses, dans le respect des obligations sociales et fiscales légales ;
  • pourront bénéficier, sous réserves et si besoin, d’une contribution financière dans la limite d’un plafond de 1000 €/proposition (cette contribution financière n’a pas vocation à financer une création ou à prendre en charge l’intégralité d’une prestation, mais à permettre la faisabilité d’une proposition dans des conditions professionnelles ou de compléter l’apport éventuel d’une structure accueillante) ;
  • feront l’objet d’une communication commune permettant de constituer l’évènement des Journées du Matrimoine 2023, via des supports de communication recensant l’ensemble des propositions.

Pour candidater, merci d’adresser vos propositions et projets en complétant le formulaire en ligne avant le 9 avril.

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[Compte rendu] Rapport annuel 2023 sur l’état des lieux du sexisme en France – « Baromètre sexisme »

Ce lundi 23 janvier dernier sortait le cinquième Rapport annuel 2023 sur l’état des lieux du sexisme en France, mené par le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) auprès d’un échantillon représentatif de 2 500 personnes âgées de 15 ans et plus. 

Le sexisme vit de beaux jours en France. En effet, malgré les nombreuses mesures prises ces dernières années pour favoriser l’égalité femmes-hommes dans la société, le sexisme ne recule pas, voire s’aggrave à certains égards

La première partie du rapport est consacrée au vécu du sexisme en France dans les différentes sphères de la société. La sphère professionnelle est perçue comme particulièrement sexiste : les femmes sont surreprésentées au sein des métiers précaires (particulièrement le secteur du care). Dans les médias, les femmes sont encore sous-représentées. Quant au cadre éducatif et aux réseaux sociaux, la perception des inégalités femmes-hommes est en très nette hausse par rapport à l’an dernier. 

En comparaison avec le rapport de l’an passé, les femmes sont toujours aussi nombreuses à déclarer avoir personnellement subi des situations sexistes (80%) dans des sphères aussi diverses que la rue, les transports, le foyer ou encore le monde du travail. Le baromètre décrit “une situation alarmante” concernant les discriminations, harcèlements et violences subis par les femmes : 37% des Françaises déclarent avoir déjà subi une situation de non-consentement. Toutes ces statistiques sont corroborées par des études officielles qui démontrent toutes unanimement une nette augmentation des victimes de violences sexistes et sexuelles en 2022

En réponse à un sexisme omniprésent dans toutes les sphères de la société, 9 femmes sur 10 affirment adopter des conduites d’évitement pour ne pas en subir les effets (ces conduites vont du renoncement à sortir seule à l’adaptation de sa tenue vestimentaire). Ces attitudes de renoncement ont des répercussions concrètes sur le comportement et la vie quotidienne des femmes, entre autres la perte de confiance en soi. 

La deuxième partie du rapport s’attèle à démontrer que l’adhésion aux stéréotypes sexistes est encore forte en France. En dépit d’une conscience partagée de l’inégalité entre les femmes et les hommes au sein de la société, les situations de sexisme ordinaire n’en sont pas moins acceptées par l’ensemble de la population. 

Si les femmes persistent à intégrer certains stéréotypes de genre, ce sont surtout les hommes qui en sont imprégnés. Ainsi, les hommes interrogés sont beaucoup moins nombreux que les femmes à reconnaître les inégalités de traitement inhérentes à certains secteurs (médias, monde professionnel, espace public, …). Outre cela, le baromètre met en exergue l’émergence d’une pensée masculiniste chez les hommes de moins de 35 ans : 20% des 25-34 ans considèrent qu’il faut “vanter ses exploits sexuels auprès de ses amis” pour être respecté en tant qu’homme, et 23% qu’il faut parfois être violent pour se faire respecter. 

Enfin, les hommes, même s’ils reconnaissent en partie l’inégalité entre les femmes et les hommes, peinent à se sentir concernés par la question : 4 hommes sur 10 considèrent qu’on “s’acharne sur les hommes”

La dernière partie du rapport est consacrée aux moyens mis en œuvre pour endiguer le sexisme et protéger les femmes, qui sont jugés insuffisants voire inopérants. En effet, les mobilisations féministes sous toutes leurs formes sont en nette croissance depuis MeToo. Pourtant, le débat public ne s’en trouve pas pour autant modifié : seules 29% des personnes interrogées estiment que l’on parle correctement du sexisme dans le débat public

Les statistiques du baromètre démontrent un manque de confiance criant à l’égard des institutions publiques et politiques. Seule 30% de la population interrogée fait confiance au gouvernement en matière d’égalité. Par ailleurs, 80% de cette même population estime que l’arsenal juridique est mal appliqué voire insuffisant. 

Une vague antiféministe post-MeToo, dénoncée par de nombreuses militantes, est visible dans les données recueillies par le baromètre : 33% des hommes interrogés estiment que le féminisme menace la place et le rôle  des hommes dans la société et 29% estiment que les hommes sont en train de perdre leur pouvoir. Cette poussée conservatrice est visible à l’échelle internationale à travers le recul des droits des femmes dans de nombreux pays (Etats-Unis, Ukraine, Afghanistan, Soudan, Iran, Pologne, Italie, …). 

Le baromètre propose une série de recommandations à la fois pour agir sur les mentalités et sur les effets du sexisme et pour rendre les services publics plus performants, plus à même de répondre aux problématiques actuelles.