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Lettre ouverte aux candidat·e·s des élections municipales

pour un engagement fort en faveur de l’égalité réelle entre les femmes et les hommes dans les secteurs des arts et de la culture.

Dans le cadre des prochaines élections municipales de mars 2020, l’association HF Normandie qui agit en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes souhaite interpeller les candidates et les candidats sur ces enjeux dans les secteurs des arts et la culture.

HF Normandie a été constituée en avril 2011 à l’échelle de la Normandie et a contribué à la création de la Fédération interrégionale du Mouvement HF dont elle est membre.

Elle se donne pour but le repérage des inégalités entre les hommes et les femmes dans les milieux de l’art et de la culture et la mobilisation contre les discriminations observées dans le but de favoriser l’égalité réelle,  la parité et la mixité.

Elle agit en faveur des droits professionnels et veille à la juste représentation des créatrices, des œuvres, des idées et des revendications des actrices de la vie culturelle en incitant à ce que ce débat soit ouvert dans l’espace politique et public.

Après 10 ans de mobilisation, nous constatons que l’égalité Femmes-Hommes dans les arts et la culture, stagne et parfois même régresse !

Le temps est venu de l’action ! C’est dans ce sens qu’à l’initiative des représentant·e·s de la Fédération du Mouvement HF siégeant au Haut Conseil à l’Égalité (HCE), un rapport a été remis en février 2018 aux autorités publiques intitulé : « Inégalités entre les femmes et les hommes dans les arts et la culture – Acte II : après 10 ans de constats, le temps de l’action ».

Si c’est par le secteur de la culture qu’est arrivée, ces dernières années, la vague de mobilisation et de dénonciation inédite des violences faites aux femmes, c’est que les inégalités entre les femmes et les hommes y sont particulièrement flagrantes. Majoritaires sur les bancs des écoles d’arts, les femmes disparaissent avec le temps :

• 97% des groupes programmés par les grands festivals de musique sont composés exclusivement ou majoritairement d’hommes ;

• 85% des expositions-hommage dans les grands lieux d’exposition sont dédiées à un homme ;

• 72% des avances sur recette du Centre national du Cinéma vont à des projets menés par des hommes ;

• depuis sa création il y a 70 ans, le festival de Cannes a décerné 1 palme d’or à une femme ;

• aucune femme ne dirige un théâtre national ou l’un des 7 Centres nationaux de création musicale ;

• le Panthéon compte 4 femmes et 72 hommes ;

L’État comme certaines collectivités territoriales se sont déjà engagés dans une démarche d’éga-conditionnalité, en prévoyant des malus financiers pour les organisations qui ne feront pas progresser la place des femmes dans leur programmation et leur direction, selon des objectifs chiffrés à définir.

Cette démarche, promue par le Haut Conseil depuis 2014, repose sur l’idée que les financements publics – 20 milliards d’euros par an dans le secteur de la culture – ne peuvent alimenter des pratiques inégalitaires. Les communes sont les premiers financeurs de la Culture en France. Elles disposent dès lors, y compris au regard de leurs compétences, de leviers d’actions pour agir en faveur d’une meilleure  répartition et d’une plus juste équité.

Le Mouvement HF encourage à aller plus loin pour opérer un changement d’échelle. La démarche d’éga-conditionnalité des financements pourrait être généralisée à l’ensemble de la politique culturelle et l’ensemble des enjeux relatifs à l’égalité femmes-hommes, c’est-à-dire :

  • au-delà de la programmation : en amont, à l’accès aux aides à la création et en aval, à l’accès aux récompenses (nominations, distinctions, etc.) ;
  •  à la question de l’image des femmes dans les productions culturelles, avec des objectifs chiffrés pour lutter contre les représentations dénigrantes, dégradantes ou violentes des femmes ;
  • à la question de la mémoire de la contribution des femmes à l’histoire des arts – ce que l’on appelle le « matrimoine ».

En effet, notre héritage culturel commun est composé de notre Patrimoine (ce qui vient des pères) et de notre Matrimoine (ce qui vient des mères). En réhabilitant la notion de Matrimoine et les femmes qui le composent, le Mouvement HF souhaite valoriser la mémoire des créatrices et intellectuelles en contribuant à la transmission et à la visibilité des œuvres de celles qui nous ont précédées. Il s’agit aussi de faire émerger et de construire notre matrimoine à venir, en permettant de reconnaître les artistes contemporaines. Il s’agira dès lors de réunir les Journées Européennes du Patrimoine et du Matrimoine, comme un seul et même évènement sur nos territoires pour transmettre un héritage culturel commun plus égalitaire à nos générations futures.

De manière complémentaire, accompagner la sensibilisation aux stéréotypes de sexe pour l’ensemble du secteur et demander à toute organisation percevant des financements, de communiquer sur les numéros d’écoute et d’orientation pour les victimes de violences (3919 notamment).

Pour y parvenir, il faudra en passer par la déconstruction de la notion de talent, aujourd’hui critère absolu de sélection, trop souvent présenté comme naturel, alors qu’il est le fruit d’une construction sociale.

En raison du sexisme, les femmes ne reçoivent pas la même formation, n’ont pas accès aux mêmes réseaux ni aux mêmes moyens pour créer une œuvre, ne disposent pas du même temps pour préparer une exposition ou pour répéter. « On ne nait pas génie, on le devient », disait Simone de Beauvoir. A moyens égaux, le talent le sera aussi !

Pour sortir de ce constat d’immobilisme une vingtaine de recommandations (à retrouver en détails dans le rapport du HCE) ont été formulées pour créer un environnement favorable à une politique culturelle intégrant pleinement l’objectif d’égalité femmes-hommes, parmi lesquelles :

  • Renforcer les personnes-clés et les dispositifs de l’égalité femmes-hommes au sein de l’architecture administrative ;
  • Instaurer, pour toutes les structures culturelles percevant des subventions publiques,
    des objectifs chiffrés obligatoires de progression (part des femmes parmi les bénéficiaires des fonds publics, image des femmes dans les productions culturelles soutenues par des fonds publics, part des femmes dans la politique mémorielle), jusqu’à atteindre une répartition égale ;
  • Intégrer la démarche de l’éga-conditionnalité aux financements publics alloués par les collectivités territoriales et aux cadres contractuels existants (conventions d’objectifs et de moyens ou de performance, conventions pluriannuelles de gestion, cahiers des charges, lettres de mission adressées par les tutelles aux directeur·trice·s de tous les établissements publics et subventionnés, etc.).  Prévoir des indicateurs relatifs à la place des femmes artistes parmi les artistes impliqué·e·s à toutes les étapes de la production culturelle ;
  • Prévoir des indicateurs relatifs à l’image des femmes dans les productions culturelles
    et réaliser un guide « Qu’est-ce qu’un projet culturel non sexiste ? » à diffuser largement.
    Prévoir des objectifs chiffrés de progression concernant la part des femmes et des hommes représenté·es ainsi que l’image des femmes, pour l’ensemble des bénéficiaires de fonds publics ;
  • Mettre en œuvre et assurer le suivi des dispositions garantissant l’égal accès des
    femmes et des hommes aux fonctions de direction d’établissements publics dans l’ensemble des secteurs de la culture ;
  • Étendre à l’ensemble des organisations bénéficiant de fonds publics l’obligation de
    mettre en place, pour le recrutement du ou de la dirigeant·e, une procédure de sélection assurant l’égalité de traitement des candidat·e·s et assurant une présélection d’un nombre restreint de candidat·e·s, prenant en compte le respect du principe d’égal accès des femmes et des hommes. Veiller à la parité dans tous les conseils d’administration, commissions et jurys ;
  • Développer des travaux de recherche nécessaires à la réhabilitation de la place des
    femmes artistes dans l’histoire des arts ;
  • Réhabiliter la contribution des femmes à l’histoire des arts dans les dispositifs de
    valorisation de l’héritage national existant, en fixant des objectifs chiffrés de progression jusqu’à parvenir à l’égalité dans la mesure du possible (monuments consacrés à la mémoire des femmes ayant lutté pour les droits des femmes, noms de rues et de bâtiments, programmes scolaires et d’examen, œuvres acquises par les musées, etc). Développer des initiatives visant spécifiquement à rendre visible la contribution des femmes à l’histoire des arts ;
  • Prévenir les violences sexistes et sexuelles dans le milieu culturel et artistique et
    accompagner les victimes.

A l’heure où l’omerta sur les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes et sur la culture du viol dans les arts et la culture commence enfin à se lever, le Mouvement HF exige des actes des pouvoirs publics et apporte son soutien à toutes les paroles de victimes qui dénoncent ces violences.

Les élu·e·s de nos communes doivent eux aussi se saisir de ces problématiques et agir pleinement à leur niveau.

L’égalité entre les femmes et les hommes est un combat qui nécessite d’agir à tous les niveaux, en faveur d’une société plus juste et plus démocratique, soucieuse de ne pas discriminer la moitié de notre Humanité.

L’association HF Normandie souhaite que les candidat·e·s aux prochaines élections municipales intègrent ces enjeux à leurs programmes. Il en va de la responsabilité de chacun et chacune d’agir à son endroit.

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STOP aux agissements sexistes !

Vos droits et vos devoirs

Depuis trop longtemps, nous entendons des femmes dire leurs difficultés à travailler dans un environnement parfois ouvertement sexiste, tout en ayant parfois à le subir nous-même. Le dernier témoignage porté à notre connaissance nous a fait réfléchir : c’est fou à quel point nous sommes nombreuses à être concernées ! Comment se fait-il que la loi ne nous protège pas ? Et bien si, la loi nous protège. Mais nous ne le savons pas.

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C’est un fléau à considérer impérativement, mais peu évoqué et pris en compte du fait d’une large méconnaissance de ce que c’est, de ce que ça fait et ce que l’on peut ou doit faire. Sans parler de la difficulté à le dire.


1. Les agissements sexistes, qu’est ce que c’est ?

Reprenons les bases. Il y a plusieurs notions à avoir en tête : le sexisme, les violences sexuelles et les violences sexistes.

+ Le sexisme : il est clair que le sexisme est très mal connu et très mal défini. Le Larousse étant assez laconique à ce sujet : « attitude discriminatoire fondée sur le sexe ». Il reste une notion floue voire carrément inconnue pour bon nombre de personnes.

Dans son 1er état des lieux du sexisme en France, le Haut Conseil à l’Égalité en propose donc une définition plus étayée : idéologie qui repose sur le postulat de l’infériorité des femmes par rapport aux hommes, d’une part, et d’autre part, un ensemble de manifestations des plus anodines en apparence (remarques…) aux plus graves (viols, meurtres…). Ces manifestations ont pour objet de délégitimer, stigmatiser, humilier ou violenter les femmes et ont des effets sur elles (estime de soi, santé psychique et physique et modification des comportements).

+ Les violences sexuelles : elles regroupent le viol (tout acte de pénétration sexuelle commis par violence, contrainte, menace ou surprise), les agressions sexuelles (acte à caractère sexuel sans pénétration commis par violence, contrainte ou surprise, y compris le fait de contraindre à se livrer à des activités sexuelles avec un tiers), l’exhibition sexuelle, le voyeurisme (y compris le délit de captation d’images impudiques, avis aux photographes amateurs et professionnels) et l’administration de substances en vue de commettre un viol ou une agression sexuelle.

+ Les violences sexistes : elles n’ont pas de définition juridique stricte et regroupent un large spectre de faits. Parmi elles, on trouve les actes de discrimination en raison du sexe, le harcèlement sexuel, l’outrage sexiste et… Les agissements sexistes.


Les agissements sexistes sont spécifiques au Code du Travail et se limitent donc à la sphère professionnelle. Le Code du Travail dispose que « Nul ne doit subir d’agissement sexiste, défini comme tout agissement lié au sexe d’une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant ». (C. trav., art. L. 1142-2-1).

Ces agissements sont un véritable fléau plus que répandu : ils bénéficient d’une large tolérance sociétale, quand ils ne sont pas carrément encouragés dans certains milieux. Il est donc urgent de savoir qu’ils sont réprimés par la loi. Et lourd de conséquences pour celles qui le subissent, comme pour l’environnement de travail. Et oui… On est en train de parler des remarques sur les vêtements, le corps, la parentalité, la sexualité, des blagues, des coupures de paroles, de propos méprisants en raison du sexe de la personne, de tâches pourtant communes qui échoient systématiquement aux femmes d’une équipe (prise de notes, café, vaisselle…), d’injures. Aïe… Vous voyez un peu l’ampleur du phénomène ?

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C’est ce qu’on appelle un phénomène systémique et cette dimension explique en outre qu’il soit possible d’être sexiste sans le vouloir ou même en croyant bien faire sans pour autant considérer sciemment que les femmes sont inférieures. Nous sommes toutes et tous porteur.euses de représentations et conditionné.es par des stéréotypes, souvent de manière inconsciente. Et hommes comme femmes peuvent avoir des agissements sexistes, les encourager ou les tolérer. Chacun et chacune étant imprégné.e de ce système, on donne à nos actes l’apparence d’un choix libre, conscient et assumé.


Le cas des réseaux sociaux : vie privée ou vie professionnelle ?

L’agissement sexiste s’applique au domaine professionnel uniquement, certes. Mais si vous adorez publier des photos ou des propos humiliants/offensants sur les femmes et que vous pensez avoir le droit de le faire sur les réseaux sociaux puisque c’est votre vie « privée », et bien… Oui, si les personnes avec lesquelles vous êtes amenées à travailler n’ont pas accès à vos propos (profil fermé limité à des proches extérieurs à votre métier par exemple). La culture étant un secteur de réseau, ce n’est quasiment jamais  le cas. Donc : NON. Mais surtout, ces actes ont des conséquences potentiellement graves pour vos collègues, dont vous ne vous rendez peut-être pas compte. Ou peut-être qu’elles vous l’ont dit et que vous leur avez ri au nez. En fait, afficher votre sexisme de façon publique ou auprès de votre réseau professionnel fait de vous un sexiste notoire. Et vos collègues sont en droit de refuser de travailler avec vous et d’en aviser l’employeur. Soulignons au passage que c’est la même chose pour des propos racistes, homophobes, transphobes, grossophobes, antisémites… En bonus, même hors cadre de travail, vos propos peuvent relever de l’outrage sexiste et vous êtes passible d’une amende.

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Zoom sur l’outrage sexiste : c’est la fameuse amende dite de « harcèlement de rue », et on pense à tord qu’elle se limite à la rue ou aux transports en commun, et au cas de harcèlement. Pas du tout. Elle concerne tous les types de lieux, y compris les réseaux sociaux. De même, elle ne se limite pas à des propos ou des comportements à caractère sexuel, mais aussi à des propos ou comportements sexistes.


2. Pourquoi les agissements sexistes sont graves ?

Parce que dans le cadre du travail, se trouver dans un environnement hostile, offensant et/ou humiliant a des répercussions :

  • Sur les compétences et les performances professionnelles
  • Sur l’estime de soi
  • Sur la santé psychique et physique
  • Sur le comportement
  • Sur les relations entre les membres d’une équipe et sur sa cohérence
  • Économiques

Concrètement, ces actes peuvent générer un mal être considérable, conduire la personne en dépression, à avoir peur d’aller travailler, à adapter son comportement et sa tenue vestimentaire, lui procurer des insomnies, à éviter de fréquenter des membres de l’équipe, à perdre sa motivation au travail, à se dévaloriser et à perdre confiance en elle… Tout cela peut vous sembler alarmiste, mais c’est une réalité pour beaucoup de femmes. Vraiment beaucoup.

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Les répercussions économiques vont toucher la structure, la compagnie, l’équipe artistique… Mais surtout celles qui subissent ces agissements sexistes : elles peuvent être amenées à refuser des contrats en intermittence avec certaines personnes ou lieux, à être fréquemment en arrêt maladie, à perdre totalement confiance en leurs compétences professionnelles ou artistiques, à démissionner, à abandonner une carrière, à aller travailler dans un autre secteur professionnel… C’est très loin d’être anodin.

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Enfin, le ressenti et les effets d’un tel environnement peuvent varier d’une personne à l’autre, mais aussi évoluer avec le temps ou le degré d’exposition. Ce n’est ni à l’employeur ni aux personnes générant d’un tel environnement de juger des effets produits sur la personne, mais à elle-même. Et sa parole doit être entendue et respectée.

A souligner : un des effets du sexisme est de mettre les femmes en concurrence entre elles. Elles peuvent donc ne pas être soutenues par leurs collègues femmes. A contrario, un environnement sexiste peut avoir des effets sur des hommes qui ne cautionnent pas ce type de comportement et générer un mal être chez eux aussi.

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Ne pas oublier : ce n’est pas parce que personne ne se plaint pas que tout va bien. Le dire reste très difficile. Nous recommandons aux responsables de structures d’être clair.es sur ces sujets et en posture d’écoute, parfois à revoir leur propre comportement, afin d’inviter les personnes éventuellement touchées à aborder le sujet sans crainte. Mieux vaut agir sur le sexisme ordinaire que d’attendre d’avoir à traiter des faits plus graves.

Pour bien prendre conscience de quoi il s’agit, vous pouvez consulter Paye ta note qui regorge, hélas, d’exemples. Les captures d’écran qui ponctuent cet article en sont issues.


3. Concrètement, comment faire ?

En premier lieu, nous invitons évidemment chacun et chacune à observer son environnement de travail ou son comportement, et le cas échéant à faire en sorte de les faire évoluer.

Dans la culture, le sexisme s’abrite souvent derrière le « talent », laissant libre court à des méthodes de travail qui posent franchement problème. Le metteur en scène qui oblige la comédienne à se mettre nue ou à embrasser quelqu’un alors qu’elle ne le veut pas. Le chorégraphe qui touche les corps des interprètes de façon inappropriée lors de répétitions. Le coach scénique qui exige de la musicienne une posture aguicheuse ou sexuelle sur scène alors que ce n’est pas l’image qu’elle veut donner d’elle. L’enseignant qui a des gestes ou des propos inappropriés envers une élève ou une étudiante. L’organisateur d’un tremplin dont le jury est exclusivement constitué d’hommes.

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Autres arguments fréquents derrière lesquels peuvent se cacher les violences sexistes et sexuelles : la liberté d’expression ou la liberté de création. Elles ont des limites, en l’occurrence la loi. Citons par exemple un article de journal qui décrit la performance d’une artiste en des termes sexuels alors que ce n’est pas le propos de l’œuvre, ou le photographe qui prend des photos volées de l’entrejambe de femmes dans les transports en commun.

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Dans ces exemples, tellement loin d’être exhaustifs, il y a quelques faits juridiquement qualifiés d’agressions sexuelles. Et d’autres qui sont des agissements sexistes. L’un qui est un cas potentiel de discrimination. A vous de jouer pour trouver lesquels… Tous peuvent être portés devant la justice.

Les cas de figure dans les arts et la culture sont excessivement nombreux : diversité des disciplines, des métiers, des conditions de travail, des partenariats, des lieux de travail, des contrats de travail… Il est impossible de tous les explorer. Cependant, cet article a pour but de vous mettre la puce à l’oreille, de vous encourager à ne plus subir en silence ou à agir en tant qu’employeur ou employeuse.

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DANS LE CAS D’UN LIEN DE SUBORDINATION

Vous êtes employeur ou employeuse : de la scène nationale au bar qui organise des concerts, en passant par le responsable d’un tournage, quelles sont vos responsabilités ?

Une de vos salariées (y compris une intermittente ou toute personne ayant même momentanément un lien de subordination avec vous) vous fait part d’un problème. Le sexisme est un risque psychosocial à part entière et relève de votre responsabilité en la matière. Ne niez pas ou ne minimisez pas sa situation ou son ressenti : vous n’êtes pas à sa place. Vous êtes dans l’obligation d’agir voire de la mettre en sécurité en ne la mettant plus en contact avec la personne ou en faisant cesser ces agissements.

Concrètement, en premier lieu, recadrez la personne fautive de manière ferme. Si nécessaire, faites-en sorte que les personnes concernées ne collaborent plus, ce qui peut aller d’un changement de bureau, en passant par un aménagement des missions, jusqu’au licenciement de la personne fautive ou à la non reconduction de ses contrats. Cette personne peut faire partie de votre équipe permanente, être un artiste programmé, un technicien qui intervient ponctuellement… Si c’est un prestataire, vous ne devez plus mettre votre salariée en contact avec lui. Il est possible que la personne qui tient de tels propos ou a un tel comportement soit doté d’un certain pouvoir, réel ou symbolique, comme un artiste par exemple, et que cela vous pose un sérieux dilemme. Si vous choisissez de ne pas reconduire le contrat intermittent de la personne qui vous a signalé les faits, il s’agit cette fois de discrimination. Il vous est recommandé de bien prendre en compte les conséquences potentielles de vos choix en matière de recrutement et d’agir dès lors que quelque chose d’anormal est rapporté, afin d’en limiter les potentielles conséquences. Un ferme rappel à l’ordre au technicien qui s‘est permis des remarques peut suffire. Mais il faut le faire et être clair.e.

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Vous êtes salariée : artiste en représentation, chargée de production intermittente ou programmatrice salariée permanente. Vous êtes dans ce cas de figure si vous êtes en CDD, en CDI, en CDDU ou en droits d’auteur salariée compte tenu du caractère régulier et constant de vos interventions dans le cadre d’un service organisé. Vous êtes amenée à travailler avec une ou des personnes qui génèrent chez vous un sentiment d’insécurité, ont un comportement hostile, offensant, humiliant du fait que vous êtes une femme, ou sont notoirement connues pour des faits sexistes, quelle qu’en soit la gravité. Il faut en parler à votre employeur et en laisser une trace écrite (voir la Boîte à Outils de l’AVFT). Dans certains cas, vous pouvez compléter par une main courante ou une plainte.

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Zoom sur la plateforme de signalement des violences sexistes et sexuelles :

le Ministère de l’Intérieur a mis en ligne un outil de signalement des violences sexistes et sexuelles. Nous l’avons testée à 3 reprises, dans 3 villes différentes, et cette plateforme constitue indubitablement un outil incontournable dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Pourquoi ? Tout est dans le fonctionnement. On sait à quel point dire est difficile, à quel point la parole est mise en doute et on connait la crainte de faire face à un.e policier.e et à ses questions.

Il s’agit là d’un chat anonyme accessible 24 heures sur 24, lors duquel vous pouvez échanger avec un.e policier.e formé.e. La personne va vous aider à qualifier les faits, vous indiquer les démarches que vous pouvez faire, vous écouter, vous orienter et le cas échéant vous proposer un RDV pour un dépôt de plainte. Ainsi, en toute sécurité, vous pouvez dire et être entendue, de chez vous ou n’importe où ailleurs. Cette plateforme s’adresse également aux témoins. Et toutes les formes de violences sexuelles et sexistes sont concernées, y compris les agissements sexistes et les outrages sexistes.

Pour y accéder, cliquez ici.

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Vous êtes témoin : avisez en l’employeur ou l’organisateur de l’évènement sur lequel vous vous trouvez et produisez une trace écrite. Le service de police en ligne dédié aux violences sexistes peut vous aider et vous orienter.

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–> De nombreux autres cas de figures existent, si vous n’êtes pas concerné.es par un de ceux ci, vous pouvez vous rapprocher d’organismes tels que l’AVFT.

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Quelques idées…

  • Former les équipes
  • Nommer un.e référent.e formé.e sur le sujet vers qui les personnes victimes ou témoins d’agissements sexistes peuvent s’orienter au sein de votre structure. Les encourager à parler et les assurer que les situations seront prises en compte sans répercussion sur elles.
  • Avoir un discours clair et ferme sur le sujet. L’inscrire dans le règlement intérieur est une obligation. Vous pouvez également l’intégrer dans les contrats de travail et mettre en place un rappel oral de ces dispositions à chaque embauche, même pour un CDDU de quelques heures. Pensez à traduire ces dispositions si vous travaillez avec des personnes étrangères.
  • Écouter sans juger ni minimiser ni dramatiser, prendre en compte et agir. Dans bien des cas, un rappel à l’ordre est suffisant.

Pour conclure, si vous vous trouvez dans une situation telle que celles décrites, quel que soit votre statut, prenez contact avec votre employeur, les représentant.es du personnel, les syndicats, un.e avocat.e ou orientez-vous vers ce service de signalement des violences sexuelles e qui vient d’être mis en place pour dialoguer anonymement avec un.e policier.e dès lors que vous êtes victime ou témoin de violences sexistes et sexuelles. Elle ou il vous écoutera, vous conseillera et vous orientera. Il n’y a pas de « petites choses sans importance ».

A chacun et chacune de bien y réfléchir et d’adapter son comportement afin de trouver toutes et tous ensemble un cadre de travail respectueux des un.es et des autres.

A lire ou consulter : le 1er rapport sur le sexisme en France publié par le HCE.

Le site de l’AVFT (Association Européenne contre les Violences Faites aux Femmes au Travail)

Cet article a été écrit par HF Bretagne avec l’appui d’un avocat et d’autres personnes référentes sur le sujet. Nous les remercions pour leur appui, leur efficacité et leur engagement.

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Le Mouvement HF exige des actes du Ministère de la Culture contre les violences sexuelles et sexistes

Les témoignages récents qui dénoncent les violences sexuelles et sexistes dans les arts et la culture se multiplient, notamment ceux d’Adèle Haenel et de Valentine Monnier, et obligent les pouvoirs publics, dont le ministère de la Culture, à agir.

Le Mouvement HF, association qui lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans les arts et la culture, dénonce, avec d’autres et depuis son origine en 2008, un système d’oppression institutionnalisé des hommes sur les femmes, une culture du viol et un écosystème sexiste qui persistent du fait d’une réelle omerta.

Nous sommes écœuré·e·s de recueillir quotidiennement des cas de violences sexuelles et sexistes dans tous les secteurs des arts et de la culture et nous avions déjà interpellé le ministère de la Culture et les pouvoirs publics en juillet et septembre derniers.

Dans la Culture, la domination masculine, qui génère ces violences, persiste dans les directions, les régies, sur les plateaux de théâtre, de cinéma, de danse, de musiques…

Les violences sexistes et sexuelles s’abritent souvent derrière le « talent » ou la liberté de création, laissant libre cours à des méthodes de travail scandaleuses et illégales. Le metteur en scène qui oblige la comédienne à se mettre nue ou à embrasser un partenaire alors qu’elle ne le veut pas. Le chorégraphe qui touche les corps des interprètes de façon inappropriée lors de répétitions. Le coach scénique qui exige de la musicienne une posture aguicheuse ou sexuelle sur scène alors que ce n’est pas l’image qu’elle veut donner d’elle. L’enseignant qui a des gestes ou des propos inappropriés envers une élève ou une étudiante. L’organisateur d’un tremplin dont le jury est exclusivement constitué d’hommes…

Depuis deux ans, les affaires de violences sexuelles et sexistes se multiplient mais la plupart restent classées sans suite ou déboutées par la justice, dans un climat d’inertie institutionnelle toxique.

Pire encore, rattaché au ministère de la Culture et membre du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes, un haut fonctionnaire pervers a pu agresser impunément plus de 200 femmes pendant 10 ans sans que les autorités ne les écoutent ni n’interviennent (Libération, 8 novembre 2019).

Le Mouvement HF est las des déclarations d’intention ou de la compassion médiatique du ministre de la Culture.

C’est pourquoi le Mouvement HF :
– Apporte son soutien à toutes les paroles de victimes qui dénoncent ces violences,
– Demande une audition au ministre de la Culture pour exiger la mise en place d’un véritable plan de lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans les arts et la culture sur la base des propositions des syndicats et organisations professionnelles,
– Demande l’application du principe de précaution et du concept de faisceau d’indices concordants, par le retrait provisoire d’un directeur mis en cause et via une clause incluse dans les conventions d’objectifs,
– Demande la mise en place d’une cellule d’écoute et d’accompagnement juridique doublée d’une cellule d’enquête élargie au secteur subventionné,
– Appelle à manifester le samedi 23 novembre 2019 contre les violences sexuelles et sexistes.

Les associations et collectifs de la Fédération interrégionale du Mouvement HF
Rendez-vous le samedi 23 novembre pour la marche contre les violences sexistes et sexuelles
à 14h Paris, place de l’Opéra !
Contact :
Anne GRUMET, présidente du Mouvement HF, membre experte du HCE : 06 24 98 40 68
Attachée de presse : Valérie BRIGNIER : 06 83 54 74 14
POUR ALLER PLUS LOIN
L’article d’HF Bretagne sur les Violences sexistes et sexuelles
La prise de parole d’Adèle Haenel L’intervention d’Iris Brey
Le témoignage d’Emily GonneauL’enquête de Libération
Le volumineux et rigoureux dossier de Mediapart sur les violences sexuelles dans le spectacle
La plateforme de signalement des violences sexistes et sexuelles du Ministère de l’Intérieur
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Journées du Matrimoine 2019

Les Journées du Matrimoine sont organisées chaque année en regard des Journées Européennes du Patrimoine afin de valoriser l’apport des créatrices et intellectuelles dans notre histoire collective et d’instaurer sur un pied d’égalité notre héritage culturel commun !

Du 19 au 22 septembre, cette 3e édition, invite tous les publics, jeunes et moins jeunes, à découvrir ou à redécouvrir l’œuvre des grandes figures féminines, connues ou méconnues, de notre histoire régionale, nationale ou internationale.

Retrouvez le programme détaillé des 56 projets artistiques et culturels dans 44 lieux des 5 départements de Normandie, accessible à toutes et tous.

Télécharger la brochure

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Retour sur la Journée Matrimoine de Rouen !

Samedi 9 mars une centaine de personnes ont assisté, avec émotion, à la pose de plaques commémoratives sur les immeubles où ont vécus Simone de Beauvoir et Amélie Bosquet. A l’issue de la déambulation musicale et théâtrale animée par Aurélie Daniel, la plaque en l’honneur de Denise Holstein a été dévoilée à l’hôtel de Ville. Elle sera très prochainement apposée rue Jeanne d’Arc.

Toute l’équipe d’HF Normandie est fière d’avoir participé à la reconnaissance de leur appartenance au Matrimoine et à l’héritage culturel rouennais !

Merci à la Ville de Rouen pour son engagement et à la compagnie du P’tit Ballon et aux balades rouennaises pour leur détermination et leur talent.

La presse en parle !

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Matrimoine de Rouen : dévoilement de plaques commémoratives

Saviez-vous que Simone de Beauvoir a vécu à Rouen et enseigné au lycée Jeanne d’Arc? Ce même lycée où étudiait Denise Holstein en 1943 quand elle a été déportée avec toute sa famille.
Connaissez-vous Amélie Bosquet, autrice contemporaine de Flaubert qui a écrit notamment sur la condition des ouvrières de Rouen ?

A l’occasion des Journées du Matrimoine en Normandie, la visite commentée et théâtralisée « Rouen au féminin… ! » (proposée par la compagnie du P’tit Ballon en association avec Les balades rouennaises) leur a rendu femmage.

A l’issue de la déambulation, une spectatrice s’est étonnée que les résidences de ces femmes illustres ne soient pas identifiées dans la ville. Suite à cette interpellation citoyenne, la Ville de Rouen a décidé la pose de plaques commémoratives sur les immeubles où ont séjourné Amélie Bosquet, autrice (1815-1904), Denise Holstein, rescapée d’Auschwitz (née à Rouen en 1927) et Simone de Beauvoir, philosophe et femme de lettres (1908-1986).

Désormais et de manière pérenne leur appartenance au Matrimoine et à l’héritage culturel rouennais est connu de tout.e.s !

Le samedi 9 mars, venez célébrer la pose de plaques commémoratives sur les immeubles où ces femmes exceptionnelles ont vécus dans une joyeuse déambulation théâtrale et musicale !

RDV à 14h au Square Verdrel (côté rue Jeanne d’Arc) à Rouen.

Dans le cadre de « Rouen donne des Elles« .
En partenariat avec la Ville de Rouen, HF Normandie, la cie du P’tit ballon et Les balades rouennaises.

Publié le

Revue de presse des JDM

LA CHAINE NORMANDE :

https://www.lachainenormande.tv/Replay/informations/Le-journal-en-image/Journees-Matrimoines-en-Normandie-gIPYRVOyNu.html

France 3 Normandie :

https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/journees-du-matrimoine-normandie-femmes-revendiquent-leur-heritage-culturel-1539586.html

RTL :

https://www.rtl.fr/girls/identites/journees-du-matrimoine-3-rendez-vous-a-ne-pas-manquer-7794755679

ACTU 76 :

https://actu.fr/normandie/rouen_76540/journees-matrimoine-45-evenements-normandie-defendre-legalite-hommes-femmes_18439408.html

RELIKTO :

http://www.relikto.com/rozenn-bartra-de-hf-normandie-donner-aux-femmes-des-moyens-de-produire/

http://www.relikto.com/45-propositions-artistiques-pour-les-journees-du-matrimoine/

http://www.relikto.com/lecture-a-dsn-le-langage-comme-une-arme-contre-les-inegalites/

http://www.relikto.com/inegalites-femmes-hommes-dans-la-culture-que-pensent-les-directeurs-des-salles-normandes/

Radio HDR :

interview dans l’émission Blabla Mix du 10 septembre

https://www.radiohdr.net/2018/09/11/blablamix-les-journees-du-matrimoine/

Paris-Normandie :

https://www.paris-normandie.fr/loisirs/culture/article-HC13664892

https://www.paris-normandie.fr/region/au-havre-le-fort–fait-sa-rentree-avec-la-fete-du-quartier-de-tourneville-samedi-8-septembre-2018-NB13657569

https://www.paris-normandie.fr/region/petit-couronne–l-eglise-saint-aubin-et-le-musee-corneille-ouverts-au-public-pour-les-journees-du-patrimoine-DB13658478

La Manche Libre :

https://www.lamanchelibre.fr/actualite-582625-journees-du-matrimoine

OUEST FRANCE :

https://www.ouest-france.fr/normandie/journees-du-matrimoine-l-idee-est-de-valoriser-toutes-les-femmes-5966573

Et aussi partout en France !

La Croix :

https://www.la-croix.com/Culture/QUIZ-Journee-matrimoine-Connaissez-vous-femmes-contribue-lheritage-culturel-francais-2018-09-13-1200968564

NEON :

https://www.neonmag.fr/interview-matrimoine-512661.html

Sortir à Paris :

https://www.sortiraparis.com/arts-culture/exposition/articles/90486-les-journees-du-matrimoine-en-2018-a-paris

20 minutes :

https://www.20minutes.fr/arts-stars/culture/2335967-20180913-journees-matrimoine-rappelons-femmes-existe-milieu-culturel-architectural