La seconde édition de l’Observatoire de l’égalité femmes-hommes dans les arts et la cultures sur le territoire de la métropole rouennaise vient de paraître!
Dans le sillage de la première édition parue en 2022, l’association HF Normandie s’est attachée à étudier différents pans des inégalités entre les femmes et les hommes dans le secteur culturel :
- la répartition femmes/hommes des artistes présent·es dans les programmations de la saison 2021/2022
- la répartition femmes/hommes dans les équipes des établissements culturels et notamment le type de poste occupé par chacun·e
- la répartition genrée des moyens de production et de diffusion alloués dans le spectacle vivant
Les données présentées ici sont relatives aux programmations spectacle vivant et musiques actuelles – avec près de 1200 évènements étudiés – ainsi qu’aux arts visuels avec une cinquantaine d’expositions temporaires analysées.
🡺 Des progrès à saluer dans le spectacle vivant et les musiques actuelles : sur 36 structures étudiées, 16 d’entre elles ont une programmation où la part des femmes atteint le seuil des 33%!
Ces efforts, bien qu’encourageants, restent insuffisants dans plusieurs domaines :
- Aucune femme directrice artistique à l’Opéra ;
- Plus présentes en danse et théâtre (plus de 40% à la direction artistiques), les femmes demeurent surreprésentées dans les spectacles jeune public ;
- Moins de 30% des auteur·ices sont des femmes avec de grandes disparités selon les disciplines ;
- Sur scène, les femmes représentent moins d’1/4 des artistes lead (musiques actuelles) et sont globalement minoritaires sauf dans le cas où la direction artistique du projet est assurée par une femme.
🡺 Dans les arts visuels, les chiffres sont encourageants avec 42,4% de femmes exposées, en augmentation de 7,4 points depuis 2019. La part des femmes est identique dans les expositions monographiques, mais diminue lorsque la durée de l’exposition augmente.
🡺 Concernant l’emploi permanent dans les structures étudiées (spectacle vivant & musiques actuelles et arts visuels) :
- Les femmes sont moins nombreuses à la direction d’établissement dans le spectacle vivant, et lorsqu’elles le sont, dirigent des structures moins bien dotées ou de moins grande ampleur. De la même manière dans les arts visuels, les postes hiérarchiquement plus élevés et valorisés sont occupés par des hommes ;
- La répartition par pôle de métiers confirme les stéréotypes avec une part majoritaire de femmes dans les fonctions associées au lien social comme : la communication, les relations publics et la billetterie. Alors que les fonctions de direction technique sont assurées uniquement par des hommes dans le spectacle vivant et les musiques actuelles.
🡺 Le nouvel indicateur de cette édition 2023 questionne de manière plus pointue la place des femmes artistes et la manière dont leur travail est considéré/valorisé par les institutions en présentant le principe d’éga-conditionnalité.
- Définition : principe qui consiste à conditionner l’attribution des financements publics ou des autorisations administratives au respect des valeurs et pratiques égalitaires entre les femmes et les hommes ;
- Grâce à la collaboration de l’agence ODIA Normandie, de la Scène Nationale le Tangram et du Centre Dramatique National de Normandie Rouen, l’étude dessine les contours des inégalités financières et de subventions auxquelles font face les artistes femmes. Les aides sont en moyenne moins nombreuses et moins conséquentes à destination des équipes artistiques féminines. Les femmes ont par ailleurs tendance à déposer moins de dossiers de demandes d’aides que leurs homologues masculins.
Afin de résorber ces écarts, les questions de répartition et de légitimité sont à travailler.