Cette note d’analyse est le fruit d’une collaboration entre plusieurs acteur.ices du champ culturel :
D’une part l’association Opale (Opale – Association Opale) qui soutient les associations culturelles du champ de l’économie sociale et solidaire dans leur développement et anime une mission de Centre de Ressources pour le DLA (Dispositif Local d’Accompagnement).
D’autre part, la chercheuse, spécialiste des politiques publiques de la culture et militante pour l’égalité femmes-hommes Cécile Bonthonneau. Elle est également fondatrice de la structure Pluségales (PLUS EGALES) qui assure des missions de conseil et de formations auprès des acteurs et actrices de la culture au sens large afin de sensibiliser aux enjeux d’égalité de genre et développer des politiques et bonnes pratiques professionnelles en ce sens.
Ce texte rédigé par Mme Bonthonneau offre une réflexion sur les politiques culturelles articulant droits culturels et questions de genre ; deux prismes d’analyse rarement pensés de manière commune mais pourtant complémentaires.
L’autrice commence par rappeler les travaux à l’origine des chantiers des droits culturels et de l’égalité femmes-hommes, respectivement le rapport de Fribourg et le rapport Reine Prat. Ces textes fondateurs ont permis de repenser la conception des politiques culturelles et leur verticalité et ont mis en exergue les enjeux de participation et d’égalité dans ce secteur.
La définition des droits culturels pose comme principe la nécessité d’une diversité culturelle, qui remet en question l’idéologie très ancrée en France d’universalisme. Ce dernier tend à sacraliser certaines œuvres et à les rendre « dignes » d’être vues et partagées, tandis que le concept de diversité culturelle cherche à inclure et favoriser toutes les voix et formes d’expression sans hiérarchie. En ce sens, les droits culturels englobent les questions d’égalité de genre puisque la participation artistique des femmes, en tant que groupe social, est invisibilisée et silenciée au même titre que d’autres minorités.
Les droits culturels nous invitent à repenser la soi-disant neutralité des politiques publiques ainsi que nos propres représentations liées au genre. La culture occupe une place toute particulière à cet endroit en ce qu’elle est une fabrique des normes sociales et des savoirs ; ainsi l’enjeu de lutte contre la perpétuation de ces représentations biaisées et des inégalités est d’autant plus important. Garantir l’accès, la visibilité et la reconnaissance du travail des femmes dans ce secteur d’activité est indissociable du respect des droits humains.
Ce chantier, au-delà de son importance sociale et idéologique, revêt également un caractère d’urgence lorsqu’il s’agit de violences sexistes et sexuelles. L’invisibilisation des femmes et la censure de leurs récits obstruent le regard et de ce fait l’identification du problème des violences machistes qu’elles subissent quotidiennement dans leurs parcours.
Cécile Bonthonneau défend ici l’idée que les droits culturels puissent être une porte d’entrée pour l’émancipation des femmes, et réciproquement la question de l’égalité de genre doit faire partie intégrante et nourrir les politiques des droits culturels.
Vous pouvez retrouver l’intégralité de l’étude en cliquant sur le lien suivant : 2021_opale_crdla_plusegales_genre_et_droits_culturels.pdf