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[Note d’Analyse] Se saisir des droits culturels pour faire avancer l’égalité femmes-hommes dans la culture – Opale/Cécile Bonthonneau (2021)

Cette note d’analyse est le fruit d’une collaboration entre plusieurs acteur.ices du champ culturel :

D’une part l’association Opale (Opale – Association Opale) qui soutient les associations culturelles du champ de l’économie sociale et solidaire dans leur développement et anime une mission de Centre de Ressources pour le DLA (Dispositif Local d’Accompagnement).

D’autre part, la chercheuse, spécialiste des politiques publiques de la culture et militante pour l’égalité femmes-hommes Cécile Bonthonneau. Elle est également fondatrice de la structure Pluségales (PLUS EGALES) qui assure des missions de conseil et de formations auprès des acteurs et actrices de la culture au sens large afin de sensibiliser aux enjeux d’égalité de genre et développer des politiques et bonnes pratiques professionnelles en ce sens.

Ce texte rédigé par Mme Bonthonneau offre une réflexion sur les politiques culturelles articulant droits culturels et questions de genre ; deux prismes d’analyse rarement pensés de manière commune mais pourtant complémentaires.

L’autrice commence par rappeler les travaux à l’origine des chantiers des droits culturels et de l’égalité femmes-hommes, respectivement le rapport de Fribourg et le rapport Reine Prat. Ces textes fondateurs ont permis de repenser la conception des politiques culturelles et leur verticalité et ont mis en exergue les enjeux de participation et d’égalité dans ce secteur.

La définition des droits culturels pose comme principe la nécessité d’une diversité culturelle, qui remet en question l’idéologie très ancrée en France d’universalisme. Ce dernier tend à sacraliser certaines œuvres et à les rendre « dignes » d’être vues et partagées, tandis que le concept de diversité culturelle cherche à inclure et favoriser toutes les voix et formes d’expression sans hiérarchie. En ce sens, les droits culturels englobent les questions d’égalité de genre puisque la participation artistique des femmes, en tant que groupe social, est invisibilisée et silenciée au même titre que d’autres minorités.

Les droits culturels nous invitent à repenser la soi-disant neutralité des politiques publiques ainsi que nos propres représentations liées au genre. La culture occupe une place toute particulière à cet endroit en ce qu’elle est une fabrique des normes sociales et des savoirs ; ainsi l’enjeu de lutte contre la perpétuation de ces représentations biaisées et des inégalités est d’autant plus important. Garantir l’accès, la visibilité et la reconnaissance du travail des femmes dans ce secteur d’activité est indissociable du respect des droits humains.

Ce chantier, au-delà de son importance sociale et idéologique, revêt également un caractère d’urgence lorsqu’il s’agit de violences sexistes et sexuelles. L’invisibilisation des femmes et la censure de leurs récits obstruent le regard et de ce fait l’identification du problème des violences machistes qu’elles subissent quotidiennement dans leurs parcours.

Cécile Bonthonneau défend ici l’idée que les droits culturels puissent être une porte d’entrée pour l’émancipation des femmes, et réciproquement la question de l’égalité de genre doit faire partie intégrante et nourrir les politiques des droits culturels.

Vous pouvez retrouver l’intégralité de l’étude en cliquant sur le lien suivant : 2021_opale_crdla_plusegales_genre_et_droits_culturels.pdf

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[Enquête] L’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans la culture en Nouvelle-Aquitaine – Chiffres Clés (2021)

L’Agence culturelle Nouvelle-Aquitaine produit pour la première fois une étude à l’échelle régionale sur la place des femmes dans le secteur de la culture. Bien que d’autres données statistiques aient vu le jour au cours des dernières années, cette étude revêt une importance particulière en ce qu’elle résulte d’une concertation entre différents acteurs régionaux et a pour vocation d’être, au-delà d’une observation factuelle des inégalités, une démarche militante conduisant à des actions concrètes.

Cette étude s’inscrit dans un chantier de longue haleine que viendront alimenter d’autres données actualisées afin de réaliser des comparaisons sur le long terme. D’autres préoccupations sont également au cœur de l’initiative de l’Agence qui s’interroge sur la place des minorités, la pertinence des méthodes de calcul et notamment des données qualitatives etc.

Ce travail reprend dans son introduction quelques définitions essentielles à la compréhension des enjeux dont il traite. On y retrouve des termes tels que : « égalité professionnelle », « diversité » ou encore « éga-conditionnalité », levier important pour avancer vers l’égalité car il s’agit d’un mécanisme d’attribution des financements publics qui consiste à les subordonner à des critères d’égalité entre les femmes et les hommes.

L’étude rassemble un grand nombre d’indicateurs en insistant particulièrement sur les formations ainsi que les écarts de salaires. Dans ce domaine, on observe une nette différence de rémunération dans toutes les filières de la culture en région Nouvelle-Aquitaine entre les femmes et les hommes, ces derniers gagnent :

  • 17% de plus que les femmes dans le spectacle vivant
  • 21% de plus que les femmes dans les arts visuels
  • 39% de plus que les femmes dans l’édition écrite

La répartition de l’emploi en revanche est relativement bien équilibrée avec une parité presque parfaite : les femmes représentent 45% des salarié.es ayant une profession culturelle comme emploi principal pour l’année 2016. Ce chiffre est à nuancer selon la catégorie de métier où certaines disparités peuvent exister notamment dans l’intermittence ou encore selon le type de postes (comme les emplois techniques qui sont majoritairement occupés par des hommes).

L’étude se conclut sur une observation des subventions accordées par la DRAC aux équipes artistiques selon le genre de la personne qui la dirige. Nous pouvons en retenir qu’en 2019, les équipes artistiques dirigées par des hommes reçoivent 55% de plus que celles dirigées par des femmes soit 32 000 euros de plus en région Nouvelle-Aquitaine.

L’ensemble de l’enquête contient des points de comparaison avec les chiffres nationaux afin de contextualiser les résultats observés en région.

Vous pouvez retrouver l’intégralité de l’étude en cliquant sur le lien suivant : L’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans la culture – L’A. Agence culturelle Nouvelle-Aquitaine (la-nouvelleaquitaine.fr)